Depuis plus de deux ans, Riyad frappe à la porte de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), sans succès. Et pour cause : la candidature saoudienne au statut de membre observateur de cette organisation rencontre l’opposition de certains membres.
En 2016, lors du précédent sommet organisé à Antananarivo, à Madagascar, l’Arabie saoudite avait officiellement déposé sa première demande d'adhésion. Elle avait certes reçu le soutien de plusieurs pays africains comme le Maroc ou encore le Sénégal, mais rencontré l’hostilité d'autres gouvernements, notamment occidentaux, le Canada et Québec en tête. Le Premier ministre québécois avait alors affirmé sans détour que Riyad ne respectait pas deux valeurs fondamentales prônée par l’OIF : la promotion de la langue française et le respect des libertés individuelles.
Par ailleurs, le Canada, poids lourd de l’organisation, est ouvertement en conflit avec l’Arabie saoudite depuis le mois d’août dernier. Les autorités saoudiennes avaient pris la décision d’expulser l’ambassadeur du Canada après les critiques formulées par Ottawa au sujet de la vague d'arrestations de militants des droits de l'homme dans le royaume.
En plus de l'intervention de l’armée saoudienne au Yémen, dénoncée par de nombreuses associations de défense des droits de l'homme, la récente disparition en Turquie d’un journaliste saoudien, très critique à l'égard de la famille régnante, les Saoud, pourrait constituer un nouvel obstacle à une candidature déjà controversée.
Quid de la France ?
Membre le plus influent de l’organisation, la France n’a quant à elle pas donné pour l’heure une position claire sur cette question sensible. «Nous aurons à travailler avec le secrétariat général et les autres membres pour nous exprimer sur ce sujet. Je ne vais donc pas le préempter plusieurs semaines avant le sommet à Erevan», s’était borné à déclarer Emmanuel Macron lors de son déplacement au siège de l’ONU à New York, le 25 septembre.