Deux discours se sont opposés lors de la 73e assemblée générale de l'ONU le 25 septembre, divergeant notamment sur la question iranienne, mais aussi plus généralement sur l'approche des relations internationales.
Lors de son intervention au pupitre, Donald Trump a interpellé les chefs d'Etat présents : «Nous ne pouvons pas permettre au principal soutien du terrorisme dans le monde de posséder les armes les plus dangereuses de la planète [...] de menacer l'Amérique [...] Nous demandons à toutes les nations d'isoler le régime iranien tant que son agression se poursuit.»
Le président américain a également appelé à «soutenir le peuple iranien» et déclaré : «Les dirigeants iraniens sèment mort, chaos et pillages sur leur passage. [Ils] pillent les ressources de leur nation.» Durant son discours, Donald Trump, dont le pays s'est retiré en l'espace d'un an de l'accord de Paris sur le climat de 2015, de l'accord sur le nucléaire iranien, du pacte mondial sur la migration, de l'Unesco et du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, a développé une logique unilatérale.
Emmanuel Macron plaide pour le multilatéralisme et contre la «loi du plus fort»
Prenant la parole peu après, Emmanuel Macron s'est adressé à l'assistance en ciblant, sans toutefois la nommer, la vision de la politique internationale développée par Donald Trump.
Il a ainsi dénoncé l'unilatéralisme qui conduit, selon lui, «directement au repli et aux conflits». «La loi du plus fort ne protège aucun peuple [contre une menace] qu'elle soit chimique, nucléaire», a lancé Emmanuel Macron, prenant l'exemple de l'Iran. Il a en outre appelé à résoudre la crise iranienne par «le dialogue et le multilatéralisme».
Le chef d'Etat français a été de fait particulièrement virulent contre l'action américaine visant à rétablir les sanctions contre Téhéran et menaçant aussi bien les entreprises que les pays étrangers qui continueraient de faire des affaires avec Téhéran.
«Qu'est-ce qui permettra de régler véritablement la situation en Iran et qu'est-ce qui déjà a commencé à permettre de la stabiliser ?», a demandé Emmanuel Macron. «La loi du plus fort ? La pression d'un seul ? Non !», s'est-il exclamé. «Nous savons que l'Iran était sur la voie du nucléaire militaire, mais qu'est-ce qui l'a stoppé ? L'accord de Vienne de 2015», a-t-il poursuivi, en dénonçant implicitement, par cet argument, la décision de Donald Trump de dénoncer le texte.
Le président américain avait effectivement annoncé le 8 mai, le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 après des mois de négociation. Il avait par ailleurs promis le «plus haut niveau» de sanctions contre ce pays dont il a jugé qu'il méritait un «meilleur gouvernement».