L’Algérie veut recenser «les crimes coloniaux» perpétrés par la France
Sous l’autorité du ministère des Moudjahidines (anciens combattants), une commission composée entre autres d’intellectuels et d’historiens a entamé une opération de recensement de crimes attribués à l’Etat français durant la période coloniale.
En marge d’une visite sur le site d’un ancien centre de commandement militaire du Front de libération national (FLN) dans la région de Constantine, Tayeb Zitouni, ministre algérien des Moudjahidine (anciens combattants), a annoncé le 23 septembre que son département avait entamé une opération de recensement «les crimes coloniaux» commis par l’Etat français entre 1830 et 1962.
Faire connaître au peuple algérien les crimes qui avaient été commis à son encontre
Pour assurer cette mission, le ministère a mis sur pied une commission composée de chercheurs, d’historiens, d’intellectuels et de scientifiques afin de «faire connaître au peuple algérien les crimes qui avaient été commis à son encontre durant cette période». Tayeb Zitouni a également tenu à dire que l’évocation de la France coloniale, pour lui, «rappell[ait] les montagnes de crânes et le sang versé à flots».
En outre, le ministre des Moudjahidine a fait savoir qu'une autre équipe avait été constituée pour recenser le nombre de mines déposées le long des anciennes lignes Challe et Morice, barrières de barbelés électrifiées érigée à la frontière avec la Tunisie afin de couper les combattants du FLN de leurs bases à l'étranger. Ces mines ont continué à faire des victimes jusqu’à la fin de l'année 2016.
Ces annonces interviennent après la reconnaissance le 13 septembre, par le président Emmanuel Macron, de la responsabilité de l’Etat français dans la mort du militant communiste et militant pour l'indépendance de l'Algérie Maurice Audin. Saluée discrètement par Alger, la décision du chef de l'Etat avait particulièrement irrité, en France, à droite de l'échiquier politique.
C'est dans ce contexte que le locataire de l'Elysée a, en outre, décidé le 20 septembre de promouvoir par décret une vingtaine d'anciens combattants harkis et de représentants d'associations de harkis dans les ordres de la Légion d'honneur.
Lire aussi : Les harkis et leurs enfants bientôt indemnisés par l’Etat français ?