Dans l'attente d'une offensive de l'armée syrienne pour reprendre Idleb, dernier grand bastion djihadiste en Syrie, les déclarations des dirigeants occidentaux se multiplient. Ce 10 septembre, John Bolton, conseiller à la Sécurité nationale du président américain Donald Trump, a montré les muscles. «Nous avons fait passer le message ces derniers jours qu'en cas de troisième attaque avec des armes chimiques, la réponse serait bien plus forte», a-t-il déclaré, selon l'agence Reuters.
Nous avons consulté les Britanniques et les Français
John Bolton accuse ainsi Damas d'avoir utilisé des armes chimiques à Khan Cheikhoun (dans la province d'Idleb) en avril 2017 et dans l'enclave de la Ghouta, proche de Damas, un an plus tard. Pour chacun des deux cas, les Etats-Unis ont frappé la Syrie. «Je peux dire que nous avons consulté les Britanniques et les Français, qui nous ont rejoint dans la deuxième frappe [d'avril 2018]», a-t-il détaillé avant d'ajouter : «Ils ont aussi convenus qu'une nouvelle utilisation d'armes chimiques aurait pour résultat une réponse plus forte.»
Le 22 août dernier, le Royaume-Uni, la France et les Etats-Unis avaient déjà lancé un avertissement à Damas, l'accusant encore d'une «possible utilisation d'armes chimiques». Par la suite, le 4 septembre, Washington avait mis en garde le président syrien Bachar el-Assad contre toute attaque «imprudente» dans la province d'Idleb. Deux jours plus tard, l'état-major français avait averti que l'armée française se tenait prête à frapper l'armée régulière syrienne.
La Russie, de son côté, a mis en garde contre une potentielle attaque sous faux drapeau visant à décrédibiliser Damas. Moscou a ainsi annoncé fin août qu'un stock important de produits chimiques avait été livré aux militants du groupe Ahrar al-Sham à Idleb, avec l'aide de l'organisation controversée des Casques blancs, afin de mettre en scène une attaque chimique qui servirait à pointer du doigt la culpabilité du gouvernement syrien et à provoquer une nouvelle intervention militaire américaine.
A.K.