Ambassadeur de Russie en Israël : exiger le départ des forces iraniennes de Syrie est «irréaliste»
Alors qu'Israël demande avec insistance à Moscou de travailler au retrait total de Syrie des forces iraniennes, un ambassadeur russe a qualifié cette requête d'«irréaliste», expliquant que la Russie ne pouvait pas les contraindre à quitter le pays.
L'ambassadeur de Russie en Israël Anatoli Viktorov a détaillé la position de Moscou sur l'opposition entre Israël et Tel Aviv en Syrie, lors d'une interview accordée à la chaîne israélienne Channel 10, le 30 juillet.
En dépit des revendications de longue date émises par Israël, le diplomate a déclaré que Moscou ne pouvait tout simplement pas obliger les forces iraniennes à quitter l'ensemble du territoire syrien. «Nous pouvons parler avec nos partenaires iraniens de façon très franche et très ouverte, essayer de les persuader de faire ou de ne pas faire certaines choses», a expliqué Anatoli Viktorov, avant de préciser que Moscou ne pouvait pas les forcer à quitter la pays.
Anatoli Viktorov a par ailleurs soutenu que les forces iraniennes jouaient un rôle «très important» dans la lutte contre les terroristes en Syrie. «Voilà pourquoi, à l'heure actuelle, nous considérons comme irréaliste toute exigence d'expulser les troupes étrangères de l'ensemble de la République arabe syrienne», a-t-il poursuivi.
Quelques jours auparavant, un responsable israélien avait affirmé que la Russie avait proposé de maintenir les forces iraniennes à 100 kilomètres de la ligne de cessez-le-feu du plateau du Golan. Une proposition qui aurait été faite à l'occasion d'une réunion entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, mais qu'Israël aurait rejeté, la jugeant insuffisante, selon ce responsable.
Ce n'est pas à la Russie de donner à Israël la liberté de faire quoi que ce soit ou d'interdire à Israël de faire quoi que ce soit
Dans son interview à Channel 10, Anatoli Viktorov a par ailleurs donné son avis concernant les frappes israéliennes sur le territoire syrien, qui visent selon Tel Aviv des positions iraniennes. «Nous ne pouvons être d'accord avec toutes les actions du gouvernement israélien. Comment le pourrions-nous ?», a ainsi lancé le diplomate. Mais là encore, il a souligné que Moscou ne pouvait rien faire pour empêcher Israël de mener ses frappes. «Nous ne pouvons pas dicter à Israël sa conduite. Ce n'est pas à la Russie de donner à Israël la liberté de faire quoi que ce soit ou d'interdire à Israël de faire quoi que ce soit», a-t-il conclu.