Gavin Williamson, secrétaire d'Etat britannique à la Défense, a commenté ce 9 juillet la mort de Dawn Sturgess, une ressortissante britannique de 44 ans, contaminée selon la police britannique par un agent innervant à Amesbury le 30 juin. Le haut diplomate s'est ainsi exprimé : «La simple réalité est que la Russie a commis une attaque sur le sol britannique, celle-ci a causé la mort d'une citoyenne britannique»
«Nous ne sommes pas informés que la Russie ait été d'une quelconque manière associée à cela»
Plus tôt dans la journée, Moscou, déjà mis en cause dans cette affaire par d'autres hauts diplomates britanniques, avait déjà réagi aux accusations portées à l'encontre de la Russie. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait expliqué : «Nous ne sommes pas informés que la Russie ait été d'une quelconque manière associée à cela. Nous considérons que ce serait dans tous les cas assez absurde.» Ces nouvelles accusations interviennent quatre mois après la crise diplomatique entre Moscou et Londres déclenchée par l'empoisonnement sur le sol britannique de l'ancien agent double Sergueï Skripal et de sa fille.
La rhétorique de Gavin Williamson, utilisée ce 9 juillet, n'est pas sans rappeler l'argumentaire développé au mois de mars par Boris Johnson. Ce dernier, alors ministre britannique des Affaires étrangères, cherchait également à prouver la culpabilité de la Russie dans l'affaire Skripal.
Le secrétaire d'Etat à la Défense Gavin Williamson, n'en est pas à son coup d'essai concernant les sorties fracassantes à l'encontre de la Russie. En mars 2018, au cœur des tensions liées à l'affaire Skripal, le haut diplomate avait par exemple conseillé à la Russie de «partir et se la fermer», ce qui n'avait pas manqué de faire réagir Sergueï Lavrov.
En début d'année, il avait déjà accusé Moscou de vouloir provoquer la panique ou attaquer le Royaume-Uni, développant : «Le plan des Russes ne sera pas de débarquer [sur les plages du Royaume-Uni]. Il vont s'attacher à trouver comment causer le plus de mal possible [...] Nuire à [notre] économie, détruire [nos] infrastructures, avec pour conséquence des milliers et des milliers de morts [...] causer un chaos total dans le pays.»