«Nous devons dominer l'espace» : Trump ordonne au Pentagone de créer une force armée spatiale
- Avec AFP
Donald Trump a plusieurs fois évoqué sa volonté de lancer la conquête militaire de l'espace par les Etats-Unis, en créant une force spatiale. «L'Amérique sera toujours la première dans l'espace», a-t-il de nouveau martelé à la Maison Blanche.
Donald Trump a promis ce 18 juin d'assurer l'hégémonie des Etats-Unis dans l'exploration de la Lune et de Mars, mais aussi dans le domaine militaire spatial, avec la création future d'une force de l'espace. «L'Amérique sera toujours la première dans l'espace», a déclaré le président américain lors d'un discours à la Maison Blanche, avant de poursuivre : «Nous ne voulons pas que la Chine, la Russie et d'autres pays nous dominent, nous avons toujours dominé.»
Et le président américain d'ajouter : «Mon administration va reprendre le flambeau en tant que premier pays de l'exploration spatiale.»
Le 13 mars, Donald #Trump 🇺🇸 a entretenu de manière quelque peu énigmatique l'idée de développer un bataillon de l'armée pour l'espacehttps://t.co/Q4nZ2xYZRR
— RT France (@RTenfrancais) March 15, 2018
Le commandant en chef des forces armées a confirmé ce qu'il avait déjà évoqué auparavant : la création d'une force spatiale indépendante de l'armée de l'air. Un sujet controversé à Washington, où certains généraux et parlementaires trouveraient plus efficace et moins coûteux que le corps spatial se développe au sein de l'US Air Force.
Pour défendre l'Amérique, une simple présence dans l'espace ne suffit pas, nous devons dominer l'espace
La décision en reviendra au Congrès, mais Donald Trump a ordonné le 18 juin au département de la Défense d'en poser les jalons. «Nous allons avoir une armée de l'air et une force spatiale, séparée mais égale», a-t-il promis, tranchant le débat actuel. «Pour défendre l'Amérique, une simple présence dans l'espace ne suffit pas, nous devons dominer l'espace», a déclaré Donald Trump.
La porte-parole du Pentagone a fait savoir que le processus serait long, fruit des travaux d'une commission créée récemment. «En conjonction avec le Congrès, ce sera un processus mûrement réfléchi, qui prendra en compte les avis de multiples acteurs», a commenté Dana White. «Tout changement de cet ordre devra être adopté par le Congrès», a assuré de son côté l'élu démocrate Adam Smith, membre de la commission de la Défense de la Chambre des représentants.
«Faire atterrir des Américains à la surface de Mars»
Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, le président américain s'est investi dans les dossiers relatifs à l'espace, reprenant à son compte le vocabulaire historique des «nouvelles frontières». Il a ordonné en décembre à la Nasa, l'agence spatiale américaine, de retourner sur la Lune – pour la première fois depuis 1972 – et de préparer des missions vers Mars.
Le secteur spatial américain est en pleine croissance, mais la Nasa a changé de rôle par rapport à la grande époque d'Apollo (1961-1972) et des navettes (1981-2011), en devenant un client plutôt qu'un opérateur. Depuis 2012, l'agence est en effet sous contrat avec deux entreprises, SpaceX et Orbital ATK, pour ravitailler la Station spatiale internationale. Elle n'a plus envoyé d'astronautes dans l'espace depuis 2011 et dépend pour ce faire du Soyouz russe. SpaceX et Boeing sont censés prendre le relais en 2019.
L'administration Trump veut privatiser la station à partir de 2025 – un sujet controversé au Congrès – afin de consacrer la majorité des moyens de la Nasa au retour d'astronautes sur la Lune.
«Cette fois, nous établirons une présence de long terme», a certifié le président. «La raison pour laquelle nous voulons retourner sur la Lune est que nous voulons faire atterrir des Américains à la surface de Mars», a expliqué Jim Bridenstine, le nouvel administrateur de la Nasa, un élu républicain nommé par Donald Trump.
Les riches adorent les fusées [...] Du moment que c'est un riche Américain, ça va, ils peuvent nous battre
La Nasa est également en train de construire la fusée la plus puissante de son histoire, dénommée SLS, pour emmener dans l'espace suffisamment d'astronautes et de matériel pour des missions vers la Lune et, un jour, la planète rouge. Elle veut aussi construire une station en orbite autour de la Lune.
Mais là encore le privé aura sa place. L'agence a déjà demandé au privé de concevoir des missions de livraison de matériel sur la surface lunaire.
«Les riches adorent les fusées», s'est amusé Donald Trump, dans une allusion aux milliardaires qui ont englouti leur fortune dans SpaceX (Elon Musk) ou Blue Origin (Jeff Bezos). «Du moment que c'est un riche Américain, ça va, ils peuvent nous battre», ajoute-t-il.
Dans l'immédiat, avec la signature de deux directives récentes, il a transféré certains pouvoirs du Pentagone au sein du département du Commerce pour la régulation des satellites privés, notamment pour gérer un problème croissant : les «embouteillages» en orbite terrestre.
Le département de la Défense dénombre déjà 20 000 objets qui gravitent autour de la Terre (satellites actifs ou morts, débris, morceaux de fusées, etc.), un nombre appelé à augmenter significativement chaque année.
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