Accord historique avec la Grèce : la Macédoine change de nom et devrait adhérer à l'UE et à l'OTAN
Les ministres grec et macédonien des Affaires étrangères, Nikos Kotzias et Nikola Dimitrov, ont signé un accord prévoyant le changement de nom de l'actuelle ex-République yougoslave de Macédoine (ARYM) qui deviendra la Macédoine du Nord.
Un accord, prévu pour entrer en vigueur sous six mois, a été signé ce 17 juin par les ministres grec et macédonien des Affaires étrangères, Nikos Kotzias et Nikola Dimitrov. Il prévoit que l'ex-République yougoslave de Macédoine s'appelle à l'avenir Macédoine du Nord.
Le nom du pays faisait l'objet d'un litige depuis la chute de l'URSS entre Athènes et Skopje. Depuis l'indépendance de son voisin en 1991, la Grèce s'opposait en effet à ce que son voisin garde le nom de Macédoine, parce qu'une région grecque porte déjà ce nom chargé d'histoire et source de fierté pour les Grecs.
Parmi les parrains présents à la cérémonie, sur les rives du lac frontalier de Prespes, figuraient les Premiers ministres, Alexis Tsipras et Zoran Zaev, le négociateur onusien Matthew Nimetz et la représentante de la diplomatie de l'UE, Federica Mohgherini. «Nous faisons ce jour notre devoir patriotique, un pas historique pour refermer les plaies du passé, ouvrir la voie à la coopération pour nos pays, les Balkans et toute l'Europe», a déclaré Alexis Tsipras.
Soldant 27 ans de querelle, ce compromis a été débloqué par l'arrivée au pouvoir en 2017, en succession de la droite nationaliste, du social-démocrate macédonien Zoran Zaev. L'inquiétude européenne face à l'influence russe dans la région a aussi été déterminante selon les analystes.
L'accord lève également le verrou grec à l'entrée de Skopje dans l'UE et l'OTAN. Côté macédonien, il doit encore être ratifié par le Parlement, approuvé par référendum et acté par une révision constitutionnelle. Il sera ensuite soumis à la ratification du parlement grec. Skopje espère obtenir une date pour ouvrir ses pourparlers d'adhésion à l'UE lors d'un sommet européen fin juin et une invitation à rejoindre l'OTAN à la mi-juillet.