Le Drian redoute une «déflagration régionale» après les sanctions américaines contre l'Iran
Pour le ministre français des Affaires étrangères la «posture» américaine ne peut que renforcer les conservateurs iraniens et empêcher tout dialogue. Il redoute aussi un «embrasement» de tout le Moyen-Orient.
Deux jours après l'annonce par Mike Pompeo de nouvelles sanctions contre l'Iran, Jean-Yves Le Drian a déploré ce 23 mai la «posture» de Washington, redoutant que cette dernière accentue les risques de déflagration au Moyen-Orient.
Le ministre des affaires étrangères s'est ainsi exprimé : «Cet ensemble de sanctions qui va être organisé contre l'Iran ne va pas favoriser le dialogue [...] cela va affaiblir le président Rohani qui voulait négocier [...] Finalement, cette posture risque de mettre davantage en danger la région qu'elle ne l'est aujourd'hui.»
A l'antenne de France Inter, le chef de la diplomatie française n'a pas caché ses craintes quant à «un embrasement [de la région]».
Jean-Yves Le Drian et l'#Iran : "Toutes les conditions sont réunies pour qu'il y ait un embrasement" #le79interpic.twitter.com/C2wyfmNO9t
— France Inter (@franceinter) 23 mai 2018
De façon plus générale, Jean-Yves Le Drian s'est montré pessimiste face à «l'ensemble des crises qui s'accumulent dans le monde».
Jean-Yves Le Drian #USA#Iran#Syrie#Italie :"Je suis inquiet pour l'ensemble des crises qui s'accumulent dans le monde" #le79interpic.twitter.com/QYrfuB869E
— France Inter (@franceinter) 23 mai 2018
Le 21 mai, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo annonçait la volonté de Washington de travailler sur un nouvel accord concernant le nucléaire iranien. Il en profitait pour fixer des conditions particulièrement contraignantes à l'encontre de Téhéran, assurant que les Etats-Unis exerceraient une «pression financière sans précédent» sur l’Iran, avec «les sanctions les plus fortes de l'Histoire».
Après cette annonce de la Maison Blanche, le président iranien Hassan Rohani avait ainsi réagi : «Qui êtes-vous pour décider pour l'Iran et pour le monde ? Le monde d'aujourd'hui n'accepte pas que l'Amérique décide pour le monde. Les pays sont indépendants. Cette époque est révolue. Nous continuerons notre chemin avec le soutien de notre nation.»