La France a-t-elle renforcé sa présence militaire en Syrie pour aider les Kurdes ?
Quelques semaines après la promesse présumée d'Emmanuel Macron de soutenir les combattants kurdes en Syrie, les forces spéciales françaises auraient installé six batteries d'artillerie près de la frontière irakienne selon des sources turques.
Citant des sources locales, l'agence de presse turque Anadolu a rapporté le 20 mai que les forces spéciales françaises auraient installé six batteries d’artillerie, au nord de Baguz, village situé au nord de la province syrienne de Deir ez-Zor, à la frontière avec l'Irak, actuellement contrôlé par les unités de protection du peuple kurde (YPG).
D'après la même source, les forces spéciales françaises auraient par ailleurs renforcé leur présence à Manbij, localité également tenue par les YPG avec l’aide de militaires américains déployés également sur place. Si l'information n'a pas été confirmée par Paris, quelques semaines auparavant, James Mattis, secrétaire d'Etat américain, avait dévoilé que des soldats français étaient arrivés en renfort en Syrie début avril.
Le soutien affiché de la France aux Kurdes irrite à nouveau Ankara
Le 29 mars, Khaled Issa, le représentant du Kurdistan syrien (Rojava) en France, cité par l'AFP et Reuters, avait assuré qu'Emmanuel Macron enverrait des troupes françaises à Manbij, afin de soutenir la lutte contre l'Etat islamique et dissuader la Turquie d'avancer sur la ville.
Une annonce vivement critiquée par le président turc Tayyip Recep Erdogan qui avait alors accusé Paris de soutenir une organisation qu’il considère comme terroriste. Le lendemain, l'Elysée avait précisé que la France n'agirait pas militairement dans le nord de la Syrie en dehors du cadre de la coalition internationale. Emmanuel Macron avait pourtant assuré les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition militaire dominée par les YPG, du «soutien de la France», à l'issue d'une rencontre avec une délégation de ce groupe à Paris.
Plus tôt, le 18 mars, l'armée turque prenait aux milices kurdes YPG la ville d'Afrin, dans le nord de la Syrie, avec l'aide de groupes combattants rebelles, dont l'Armée syrienne libre (ASL), qui avait été armée par la France sous le président Hollande. A présent, la Turquie souhaite étendre vers l'est son opération militaire «Rameau d'olivier» lancée le 20 janvier dernier contre les YPG.