24 heures sanglantes au Mali : des dizaines de civils touareg tués par des djihadistes présumés

- Avec AFP

24 heures sanglantes au Mali : des dizaines de civils touareg tués par des djihadistes présumés© SOULEYMANE AG ANARA Source: AFP
Des militants du Mouvement pour le salut de l'Azawad patrouillant dans la région de Menaka à la frontière entre le Mali et le Niger, le 2 février 2018 (illustration)
Suivez RT en français surTelegram

Plusieurs dizaines de civils touareg ont été tués en 24 heures par des djihadistes présumés dans le nord-est du Mali, à la frontière nigérienne, faisant craindre une flambée de tensions intercommunautaires.

«Il y a eu 43 morts en deux jours, tous des civils, d'une même communauté», les Touareg Idaksahak, a déclaré le 28 avril à l'AFP un responsable tribal joint à Menaka, principale ville de la région, Sidigui Ag Hamadi. 

«Nos combattants sont en train de détruire leurs bases et les anéantir. Ils viennent s'en prendre gratuitement aux civils innocents», a-t-il dit, voyant dans ces tueries des représailles des djihadistes aux coups du Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-Bamako) et du Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA, issu de l'ex-rébellion).

Le MSA a affirmé avoir «appris avec consternation l'assassinat de 43 personnes de la communauté Idaksahak lors de deux raids menés par des hordes de malfrats armés sur les campements d'Aklaz le 26 avril et Awakassa le 27 avril».

Dans un communiqué, il «lance un appel pressant aux gouvernements du Mali, du Niger» pour «mettre immédiatement fin aux crimes abominables qui sont commis», assurant qu'il «ne cédera à aucune intimidation».

Le gouverneur de Menaka, Daouda Maïga, s'est voulu prudent sur le bilan de l'attaque, préférant attendre les conclusions d'une mission sur place. «Il y a plusieurs versions, mais je sais que des femmes et des enfants sont parmi les victimes, des vieilles personnes aussi, mais le chiffre exact je ne saurais le dire sans le retour de mes missionnaires», a-t-il précisé à l'AFP.

Ces tueries se sont produites dans une zone où des djihadistes ayant prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI) ont récemment subi de lourdes pertes face aux forces françaises de l'opération Barkhane et à l'armée malienne, souvent appuyées par deux groupes armés principalement touareg, le Gatia et le MSA.

Les forces maliennes et françaises ont intensifié leur pression sur les groupes djihadistes ces derniers mois à l'approche de l'élection présidentielle du 29 juillet.

«Personne ne pouvait imaginer qu'ils allaient tuer [...] des civils aux mains nues»

La population de la région s'attendait à des représailles des djihadistes après leurs revers récents, «mais personne ne pouvait imaginer qu'ils allaient tuer de cette manière des civils aux mains nues», a indiqué un notable de Menaka, Attaye Ag Ossadki.

L'état-major français a annoncé la mort d'une trentaine de djihadistes dans cette zone frontalière lors d'une confrontation le 1er avril avec des commandos parachutistes de Barkhane et de l'armée malienne, «en liaison avec les forces armées nigériennes et accompagnés par un groupe d'autodéfense local».

La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) a déploré le 28 avril dans un communiqué «une recrudescence de violences dans la région de Menaka touchant très généralement des populations civiles».

Elle dénonce les «actes abominables et inhumains» commis les 26 et 27 avril et exhorte l'ensemble des mouvements politico-militaires présents dans la région à s'unir afin de les prévenir et qu'aucun civil «ne se sente en insécurité à cause de son appartenance à une quelconque communauté».

La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a indiqué le 12 avril avoir reçu des informations «d'une particulière gravité» faisant état notamment «d'exécutions sommaires d'au moins 95 personnes» lors d'opérations antidjihadistes menées dans la région de Menaka depuis février «par une coalition de groupes armés», dont le Gatia et le MSA.

Les deux groupes, déjà accusés d'exactions envers les Peuls, souvent opposés par le passé aux Touareg pour des questions de pâturages et de points d'eau, avaient rejeté des «allégations scandaleuses et honteuses».

Depuis le lancement, en 2013, de l'intervention militaire française, les groupes djihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés du nord du Mali, dont ils avaient pris le contrôle en mars-avril 2012.

Mais des zones entières du pays échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes, dont la mise en application accumule les retards.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier sur le Burkina Faso et le Niger.

Lire aussi : Au Mali, des manifestants demandent le départ des soldats de l'opération Barkhane (IMAGES)

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix