Que contiendra le «nouvel accord» avec l'Iran que propose Emmanuel Macron à Donald Trump ?

- Avec AFP

Que contiendra le «nouvel accord» avec l'Iran que propose Emmanuel Macron à Donald Trump ?© Nicholas Kamm Source: AFP
Donald Trump et Emmanuel Macron portent un toast, lors du dîner en l'honneur de la visite du président français à Washington, le 24 avril 2018 à la Maison Blanche.
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Malgré ses engagements à maintenir l'accord nucléaire iranien en l'état, le président français a proposé ce 24 avril à son homologue américain un «nouvel accord» avec Téhéran, pour répondre aux critiques de l'administration Trump.

«Nous avons un désaccord sur le JCPOA», a reconnu Emmanuel Macron, ce 24 avril à Washington, en usant de l'acronyme anglais de l'accord de Vienne signé en juillet 2015 entre l'Iran et les grandes puissances (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) après des années de négociations, au terme desquelles Téhéran a accepté de geler son programme nucléaire jusqu'en 2025. 

Quelle que soit la décision de Donald Trump, qui doit dire le 12 mai s'il rompt ou non cet accord qu'il juge insuffisant, le président français souhaite «travailler sur un nouvel accord». Le locataire de l'Elysée propose de baser les négociations à son sujet sur quatre questions :

  • Maintenir l'interdiction d'enrichissement de l'uranium, première étape pour fabriquer l'arme atomique, comme prévu par l'accord de 2015. Si les Etats-Unis restent dans l'accord, la question est réglée. Si Donald Trump décide le 12 mai de quitter l'accord, l'idée est d'ouvrir des discussions sur la façon de continuer à contrôler l'activité nucléaire iranienne malgré tout.
  • «S'assurer qu'il n'y ait pas d'activité nucléaire iranienne à long terme», et donc après 2025, date à laquelle des «sunset clauses» de l'accord existant prévoient que certaines restrictions techniques aux activités iraniennes tombent progressivement, ce qui permettrait à Téhéran de reprendre l'enrichissement.
  • «Mettre fin aux activités balistiques de l'Iran dans la région», une allusion au programme de missiles de courte et moyenne portées que Téhéran développe depuis plusieurs années.
  • «Générer les conditions d'une solution politique qui contiendrait l'Iran dans la région, au Yémen, en Syrie, en Irak et au Liban», selon Emmanuel Macron, ouvertement opposé à une extension de l’influence de Téhéran au Moyen-Orient.

Les négociations

Un «petit groupe» de ministres a déjà commencé à travailler sur le sujet, selon le chef d'Etat français, et ils se réuniront de nouveau «bientôt».

La France propose de discuter de ce nouvel accord avec ses alliés européens, mais aussi «bien sûr, avec la Russie et la Turquie».

Ankara est en effet également impliqué dans le conflit syrien, où elle s'inquiète de l'émergence d'une région contrôlée par les Kurdes avec le soutien de Washington.

De son côté, Téhéran a averti le 21 avril qu'en cas de rupture de l'accord, l'Iran reprendrait «vigoureusement» l'enrichissement d'uranium.

Les incertitudes

Donald Trump est resté évasif sur sa décision sur l'accord iranien, qu'il a menacé de «déchirer» pour imposer de nouvelles sanctions contre Téhéran, mais il n'a pas semblé rejeter l'offre d'Emmanuel Macron.

«Personne ne sait ce que je vais faire le 12 [mai]», a déclaré le président américain. «Je pense que nous aurons une très bonne occasion de faire un accord bien plus important, peut-être», a dit le président américain, ajoutant : «Mais on verra. On verra si je fais ce à quoi certains s'attendent. Si oui ou non il sera possible de faire un meilleur accord, avec des fondations solides.»

Emmanuel Macron a espéré que l'atmosphère très amicale de leurs entretiens aiderait son homologue américain à changer d'avis. «Si l'heure, ou un peu plus, que nous avons passée ensemble avait eu pour conclusion de dire : "les Etats-Unis sortiront du JCPOA et la France veut le défendre", alors à ce moment-là notre amitié ne servirait à rien», a-t-il dit. 

Mais dans l'éventualité où Washington se retirerait, les autres signataires occidentaux réfléchissent déjà à la façon de maintenir l'accord dans une «version non-US», a expliqué le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson.

Il est à noter que, avant son arrivée à Washington le 23 avril, Emmanuel Macron, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, exprimait encore sa volonté de voir l'accord sur le nucléaire iranien maintenu en l'état.

Lire aussi : Alexandre del Valle : «Emmanuel Macron poursuit le virage atlantiste entamé par ses prédécesseurs»

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