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Aucune option écartée : Trump promet des «décisions majeures» sur la Syrie dans les 24 à 48 heures

Dans un contexte tendu, les Etats-Unis ont rappelé qu'ils n'écartaient pas l'option militaire contre Damas, qu'ils accusent sans preuves d'être à l'origine d'une attaque chimique. Vladimir Poutine a mis en garde contre des «provocations».

Après l'attaque chimique présumée qui aurait eu lieu le 7 avril dans la localité syrienne de Douma, l'une des dernières poches tenues par les rebelles islamistes en Syrie, Donald Trump a promis le 9 avril de prendre des décisions cruciales dans les prochaines 24 à 48 heures, dénonçant une «attaque odieuse contre des innocents».

Durant son allocution à la Maison Blanche, Donald Trump a souligné qu'il n'écartait aucune option, y compris l'intervention militaire. Il a également fait savoir qu'il discutait avec ses conseillers pour déterminer qui était responsable de l'attaque, et ce alors qu'aucune enquête n'a encore pu être menée. «Si c'est la Russie, si c'est la Syrie, si c'est l'Iran, ou si c'est tous ceux-là, nous allons le découvrir et nous connaîtrons les réponses très bientôt», a-t-il fait savoir.

Damas, de son côté, dément être à l'origine de l'attaque présumée, malgré les accusations de Washington.

«C'était atroce, horrible», a encore déclaré le président américain, promettant des représailles et ajoutant : «Cela ne peut être toléré.»

La Russie met en garde contre les «provocations et spéculations»

Le 9 avril, Vladimir Poutine a quant à lui contacté par téléphone la chancelière allemande Angela Merkel. «La partie russe a attiré l'attention sur le caractère inadmissible des provocations et spéculations [concernant la soi-disant attaque chimique]», a assuré le Kremlin dans un communiqué. Un peu plus tard, le ministère russe de la Défense a déclaré ne pas avoir trouvé de trace d'armes chimiques dans la zone de la Douma qui aurait été le théâtre de l'attaque. Selon le ministère, les photos de victimes publiées par l'organisation controversée des Casques blancs seraient fausses.

Le 8 avril, la Russie avait déjà affirmé que les autorités syriennes n'avaient pas employé d'armes chimiques dans le cadre de leur opération militaire contre les rebelles islamistes à Douma. «Une intervention militaire pour des prétextes inventés et fabriqués en Syrie, où se trouvent des soldats russes à la demande du gouvernement légitime syrien, est absolument inacceptable», avait-elle en outre prévenu. La Russie, quant à elle, a attesté avoir supprimé ses derniers stocks d'armes chimiques en septembre 2017. Un acte qui avait été, à l'époque, salué par l'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

Washington s'appuie, dans ses accusations, sur l'organisation controversée des Casques blancs, qui a dénoncé un recours au «gaz de chlore toxique», ce qui a été immédiatement démenti par les médias publics syriens. Le tout aussi controversé Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a également fait état de dizaines de cas de suffocation, dont certains mortels, sans toutefois se prononcer sur l'emploi ou non d'armes chimiques. Les médecins du Croissant-rouge n'ont pas confirmé, pour leur part, une attaque qui serait d'origine chimique à Douma.

En intervenant en Syrie, Donald Trump remettrait ainsi en cause ses déclarations du 29 mars. Dans celles-ci, il affirmait vouloir se «désengager» militairement de la Syrie. Il justifiait ce retrait en invoquant la défaite de l'Etat islamique dans la région.

En outre, sous l'impulsion de la France, neuf pays ont demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, ce 9 avril à 19h.

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