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Skripal : le chancelier Sebastian Kurz explique pourquoi Vienne n'a pas expulsé de diplomates russes

Après la vague d'expulsion de diplomates russes par de nombreux pays occidentaux, le chancelier autrichien explique pourquoi son pays a décidé de ne pas en faire de même. Sebastian Kurz met en avant la traditionnelle neutralité de l'Autriche.

A l'occasion d'un entretien accordé à la chaîne de télévision autrichienne Puls 4, le chancelier Sebastian Kurz a tenu à souligner la neutralité de son pays sur la scène internationale et a rappelé qu'un tiers des pays européens avaient également fait le choix de ne pas expulser de diplomates russes dans le cadre de l'affaire Skripal.

Le jeune chancelier a ainsi fait valoir : «Nous entretenons actuellement de bonnes relations avec la Russie. Nous sommes un pays neutre et nous accueillons les quartiers généraux de nombreuses organisations internationales, telles que l'ONU ou l'OSCE. Des centaines de diplomates viennent chez nous pour pouvoir s'entretenir en terrain neutre. C'est pourquoi nous pouvons développer ce rôle de pont entre les nations.»

Vienne a cependant montré sa solidarité avec Londres en rappelant son propre ambassadeur en Russie, le temps d'une consultation. Un geste limité donc, mais qui place l'Autriche aux côtés de huit autres pays de l'UE non-alignés avec la vague d'expulsions.

Le 29 mars, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Karin Kneissl, avait déjà déclaré sur la chaîne ORF que l'Autriche était prête à servir d'intermédiaire entre la Russie et les pays occidentaux dans d'éventuelles discussions concernant l'empoisonnement de l'agent double, Sergueï Skripal. Elle avait également estimé qu'il était important de conserver un canal de communication ouvert pour le dialogue.

Nous entretenons actuellement de bonnes relations avec la Russie.

Le 14 mars, Londres avait désigné Moscou comme responsable de l'empoisonnement de l'ancien agent double Sergueï Skripal 10 jours plus tôt à Salisbury. Le Royaume-Uni avait alors décidé d'expulser 23 diplomates russes et annoncé le gel des relations bilatérales. La Russie dément toute implication et a répondu le 17 mars de façon symétrique aux mesures prises par le gouvernement britannique.

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