Victime avec son père d'empoisonnement le 4 mars 2018 à Salisbury, dans le sud du Royaume-Uni, Ioulia Skripal a publié un communiqué dans lequel elle affirme être réveillée depuis une semaine. «Je me sens de mieux en mieux chaque jour», affirme-t-elle dans cette déclaration transmise par la police britannique ce 5 avril. «Je suis sûre que vous comprendrez que cette histoire est quelque peu déstabilisante et que vous respecterez ma vie privée et celle de ma famille durant ma convalescence», a-t-elle ajouté, remerciant l'équipe médicale de l'hôpital.
Alors que l'accès consulaire aux victimes avait été refusé à la Russie, l'ambassadeur russe au Royaume-Uni, Alexandre Iakovenko, a salué la nouvelle. «Je suis heureux de la rémission de Ioulia Skripal et j'espère que Sergueï guérira aussi», a-t-il déclaré, cité par Reuters.
C'est tout. Je pourrai bientôt sortir de l'hôpital
Ce même jour, la chaîne de télévision russe Rossiya 1 a en outre diffusé un enregistrement téléphonique présenté comme une conversation entre la nièce et la fille de Sergueï Skripal, respectivement Viktoria et Ioulia. Dans cette séquence, encore non-authentifiée, cette dernière affirmerait «aller bien» et ajoute que son père s'en sortirait bien lui aussi. «Tout le monde est en voie de guérison, tout le monde a survécu... Il n'y a pas de dommage irréparable», ajouterait-elle, ajoutant : «C'est tout. Je pourrai bientôt sortir de l'hôpital.»
Si rien ne confirme l'authenticité de la conversion pour l'heure, le 29 mars, l'hôpital de Salisbury faisait savoir que l'état de Ioulia Skripal, 33 ans, s'améliorait. «Elle n'est plus dans un état critique, sa condition est désormais stable», précisait l'équipe médicale.
La saga Skripal
L'ancien agent double Sergueï Skripal et sa fille de 33 ans Ioulia ont été victimes le 4 mars, d'un empoisonnement par un agent neuro-toxique à Salisbury. Dix jours plus tard, Londres avait désigné Moscou comme responsable de cette attaque sur son territoire. Theresa May avait martelé, sans toutefois présenter de preuves, la culpabilité de la Russie comme «très probable», et pris l'initiative de créer une grave crise diplomatique.
Le 3 avril, néanmoins, Gary Aitkenhead, chef du laboratoire militaire britannique de Porton Down, a déclaré qu'il n'avait pas été capable de déterminer que l'agent innervant utilisé pour empoisonner Sergueï Skripal et sa fille provenait de Russie. La déclaration contredit le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson qui affirmait que Porton Down, établissement ultra-secret spécialisé dans les armes chimique depuis la Première Guerre mondiale, avait apporté la preuve de l'origine russe du Novitchok, dont la composition a pourtant été rendue publique dans les années 1990, et qui peut être fabriqué par n'importe quel laboratoire militaire spécialisé.