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L'OTAN ne veut pas d'une nouvelle guerre froide avec la Russie selon son secrétaire général

Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l'OTAN affirme ne pas vouloir d'une nouvelle course aux armements avec la Russie. Sur fond de crise diplomatique autour de l'affaire Skripal, il a déclaré souhaiter une relation constructive avec la Russie.

L'OTAN ne veut pas d'une nouvelle course aux armements avec la Russie, a fait savoir ce 4 avril son secrétaire général Jens Stoltenberg, alors les relations est-ouest se sont particulièrement tendues dans le cadre de l'enquête sur l'empoisonnement au Royaume-Uni de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia.

«Nous ne voulons pas d'une nouvelle course aux armements, donc nous nous concentrons sur une réponse qui soit ferme et prévisible, mais aussi mesurée et défensive», a affirmé Jens Stoltenberg, répondant aux questions de journalistes au côté du Premier ministre canadien Justin Trudeau, à Ottawa.

«Nous ne voulons pas d'une nouvelle guerre froide, a-t-il martelé, ajoutant : «La Russie est ici pour rester, la Russie est notre voisine, donc nous allons continuer de nous efforcer d'entretenir une relation plus constructive avec la Russie.»

Jens Stoltenberg a tenu ces propos alors qu'il était interrogé sur la possibilité de nouvelles sanctions de la part des pays de l'OTAN à l'encontre de Moscou en réaction à l'empoisonnement Sergueï Skripal et de sa fille le 4 mars à Salisbury, dans le sud-ouest de l'Angleterre.

Ce curieux revirement diplomatique intervient au lendemain de l'annonce le 3 avril par les experts britanniques du laboratoire militaire britannique de Porton Down de l'impossibilité de prouver l'origine russe du poison qui a atteint les Skripal. 

Pourtant, le 27 mars, le secrétaire général de l'OTAN avait annoncé dans un tweet : «À la lumière du comportement dangereux du comportement russe et du manque de réponse constructive après #Salisbury, #OTAN a décidé de réduire de 10 le nombre de fonctionnaires russes accrédités auprès de l'OTAN.» 

Le lendemain 28 mars, l'Union européenne accédait à la demande de l'OTAN de moderniser les infrastructures des Etats membres pour une meilleure mobilité des troupes, avec, dans le collimateur, la Russie. «Nous avons vu que nous avions besoin de plus de dissuasion contre l’empiétement russe à l'Est après la Crimée», déclarait sans ambiguïté l'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'OTAN, Kay Bailey Hutchison en novembre 2017.

De son côté, l'ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassili Nebenzia, annonçait le 4 avril que la Russie demandait une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu dès le lendemain d'une réunion de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques au sujet de l'Affaire Skripal.

Quelques jours après ce double empoisonnement à l'aide d'un agent innervant qui serait issu d'un programme soviétique, le Premier ministre britannique Theresa May avait mis en cause Moscou, estimant qu'il s'agissait de «la seule explication plausible».

La Russie qui clame son innocence dans cette affaire sort renforcée par les déclaration du laboratoire britannique. Le 2 avril, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait suggéré que l'empoisonnement de l'ancien agent double Sergueï Skripal au Royaume-Uni pouvait être «dans l'intérêt» de Londres pour détourner l'attention de la population britannique du Brexit.

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