International

La rencontre entre Poutine et Trump à la Maison Blanche compromise par l'affaire Skripal ?

Selon un conseiller du Kremlin, le président américain a proposé à son homologue russe une rencontre à la Maison Blanche, lors de leur entretien du 20 mars mais les tensions actuelles entre Washington et Moscou pourraient compromettre ce projet.

«Dans le contexte de ces événements [l'expulsion de diplomates russes sur fond d'affaire Skripal], il est difficile de discuter de la possibilité d'organiser un sommet» entre Vladimir Poutine et Donald Trump, a déclaré Iouri Ouchakov, conseiller du Kremlin, lors d'un point de presse le 2 avril.

Aucune discussion concrète concernant les délais de la rencontre

«Quand les présidents ont parlé au téléphone, [Donald] Trump avait suggéré de tenir une réunion à Washington DC», a-t-il fait savoir, évoquant l'entretien téléphonique du 20 mars dernier, lorsque le chef d'Etat américain avait appelé son homologue russe pour le féliciter de sa réélection. Mais, d'après Iouri Ouchakov, depuis le 20 mars, il n'y a eu «aucune discussion concrète concernant la date de la rencontre» entre Vladimir Poutine et Donald Trump.

Malgré les tensions entre Washington et Moscou – liées à divers dossiers mais particulièrement avivées ces dernières semaines par l'affaire Skripal – le conseiller du Kremlin a fait savoir que Moscou espérait toujours instaurer «un dialogue sérieux et constructif» avec Washington. «Nous aimerions croire que les mesures prises par les Américains sur la base des accusations gratuites seront levées et que nous pourrons entamer un dialogue constructif et sérieux», a-t-il par ailleurs souligné, en référence à la décision américaine d'expulser des diplomates russes.

A ce jour, les deux chefs d'Etat se sont rencontrés à deux reprises : lors du sommet du G20 en Allemagne en juillet 2017 et en marge du sommet de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) qui s'est tenu au Vietnam en novembre dernier. 

Les Etats-Unis ont annoncé le 26 mars l'expulsion de 60 diplomates russes, requalifiés au passage d'«espions», répondant, aux côtés d'une vingtaine d'autres Etats occidentaux, à l'empoisonnement de l'ancien agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille au Royaume-Uni. En réponse, la Russie avait annoncé le 29 mars, l'expulsion de 60 diplomates américains et procédé à la fermeture de la représentation consulaire américaine de Saint-Pétersbourg.

Londres a désigné Moscou comme responsable de cet empoisonnement sans pour autant apporter d’éléments convaincants à ces allégations. La Russie, qui clame son innocence, accuse Londres de ne «pas vouloir entendre les réponses»

Lire aussi : Les expulsions de diplomates sont le «résultat des pressions colossales» de Washington, selon Lavrov