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Le président tchèque demande au Royaume-Uni de fournir des preuves sur l'affaire Skripal

Londres, suivi par de nombreux pays occidentaux, accuse Moscou d'être responsable de l'empoisonnement de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal. Le président tchèque, lui, souhaiterait que le Royaume-Uni présente des faits appuyant ces allégations.

«Je veux voir les faits. J’apprécierais que le Royaume-Uni présente des preuves démontrant que les Russes voulaient tuer l'agent double [russe] Skripal», a déclaré le 27 mars le président tchèque, Milos Zeman, à l'agence de presse tchèque Blesk. Si son pays, à l'instar de nombreux autres Etats occidentaux, a décidé le 26 mars d'expulser trois diplomates russes, le chef d'Etat a toutefois estimé que cette décision était «quelque peu superflue». «Laissez-faire. Avec le temps, ils [les diplomates] reviendront», a-t-il ajouté.

Milos Zeman, qui est souvent accusé d'être «pro-russe» par ses adversaires politiques ou par la presse, a également rejeté les allégations selon lesquelles le Kremlin l'aurait contacté dans le but d'influencer sa position sur l'affaire Skripal. «Personne de Moscou ne m'a contacté et ne m'a pas rendu visite», a-t-il balayé.

Le 26 mars, Milos Zeman a en outre ordonné à ses services de renseignement d'ouvrir une enquête afin de déterminer si l'agent innervant utilisé pour empoisonner Sergueï Skripal sur le sol britannique pouvait être originaire de son pays. Cité par l'agence Reuters, le porte-parole de Milos Zeman a fait savoir que le BIS (le Service de sécurité et de renseignement tchèque) avait été saisi en réponse aux allégations de la Russie selon lesquelles le poison pourrait provenir, parmi d'autres pays, de République tchèque.

Londres a désigné Moscou le 14 mars comme responsable de l'empoisonnement de l'ancien agent double russe Sergueï Skripal le 4 mars à Salisbury. Le Royaume-Uni avait alors décidé d'expulser déjà 23 diplomates russes et annoncé le gel des relations bilatérales. La Russie, qui clame son innocence et accuse Londres de ne «pas vouloir entendre les réponses», avait ordonné en représailles l'expulsion de diplomates britanniques et la fin des activités du British Council sur son territoire. Le 23 mars, les 28 Etats de l'Union européenne, emboîtant le pas au Royaume-Uni, avaient à leur tour jugé «très probable» la culpabilité de la Russie dans cette affaire.