«Un effort est actuellement mené à grande échelle [par les Etats-Unis] pour encercler la Russie avec un bouclier antimissile. Des sites de défense antimissile ont déjà été installés sur le sol américain en Californie et en Alaska», s'est inquiété le général et vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, sur la chaîne publique Rossiya 24, le 2 mars.
«Des sites de défense antimissile au Japon et en Corée du Sud rejoindront ce cercle», a ajouté le haut responsable russe, notant qu'«au total, quelque 400 missiles antimissiles seront déployés, diminuant considérablement le potentiel de dissuasion nucléaire de la Russie». Une nouvelle menace pour la paix et la sécurité du territoire russe.
En tout état de cause, Washington étend depuis plusieurs années son bouclier antimissile en Europe de l'Est. Des développements que Moscou dénonce régulièrement. En 2016, un site de défense antimissiles américain avait été mis en service en Roumanie. L'année dernière, les Etats-Unis ont déployé pour la première fois des missiles antiaériens Patriot en Lituanie. En juillet, le vice-président américain Mike Pence avait assuré que les Etats-Unis envisageaient de déployer les mêmes systèmes Patriot en Estonie.
En outre, la Pologne a récemment conclu un accord d'armement d'une valeur de 10,5 milliards de dollars (soit 8,5 milliards d'euros) avec Washington pour l'achat de 208 missiles Patriot PAC-3, en plus de 16 lanceurs et de quatre radars. Par ailleurs, en Asie, Séoul a déjà installé le système de défense antimissile américain THAAD.
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Pour la Russie, Washington est responsable d'une nouvelle course aux armements
Le 1er mars, le président russe, a souhaité envoyer un signal aux Etats-Unis en présentant le nouvel arsenal militaire russe à vocation défensive. Vladimir Poutine a justifié le développement de ce nouvel armement comme une réponse au retrait des Etats-Unis du traité de réduction des armements stratégiques (ABM, Anti Balistic Missile) en 2002 et au déploiement de systèmes antimissiles en Europe de l'Est et en Corée du Sud.
Le 1er mars toujours, le maître du Kremlin avait précisé, dans une interview diffusée sur la chaîne américaine NBC, que les Etats-Unis avaient déclenché une course à l'armement en se retirant du traité ABM. Vladimir Poutine avait toutefois précisé qu'il n'était pas pertinent de parler aujourd'hui d'une nouvelle guerre froide entre Washington et Moscou.