Poutine : les obus tirés sur l'ambassade russe depuis la Ghouta ne seront «pas tolérés indéfiniment»
Après avoir rencontré le chancelier autrichien Sebastian Kurz, Vladimir Poutine a fait savoir que Moscou ne tolérerait pas indéfiniment les obus qui s'abattent tous les jours sur Damas depuis la Ghouta, et qui ont récemment touché l'ambassade russe.
A l'issue de sa rencontre avec le Chancelier autrichien Sebastian Kurz à Moscou le 28 février, Vladimir Poutine a rencontré la presse et prévenu que les obus tirés quotidiennement depuis la Ghouta sur la capitale syrienne ne seraient «pas tolérés indéfiniment». Le président russe faisait ainsi allusion au tir d'obus de 120mm qui a touché une nouvelle fois l'ambassade russe à Damas, le 6 février, provoquant de graves dégâts matériels.
Les différents groupes terroristes réunis dans la région Est de la Ghouta (Jaïch al-Islam, le Front al-Nosra, ou encore Ahrar al-Sham) qui utilisent cette zone comme base de repli lancent des attaques récurrentes sur Damas. Selon le président russe, la capitale syrienne est visée par 70 tirs d'obus chaque jour depuis la Ghouta : «Tout le monde le sait, du moins en Russie nous le savons : des obus parviennent même jusque sur le territoire de l'ambassade russe et de sa mission commerciale. Allons-nous tolérer cela indéfiniment ?»
Trêve en #Syrie 🇸🇾 : #Poutine appelle à éviter les "jeux politiques" en #Ghouta orientale
— RT France (@RTenfrancais) February 28, 2018
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Le chancelier autrichien a pour sa part exhorté Moscou à user de toute son influence sur la Syrie afin de parvenir à une résolution diplomatique du conflit : «J'en appelle à la Russie, qui jouit là-bas [en Syrie] d'une certaine influence [...]. En tant que superpuissance, elle [la Russie] peut peser de son influence sur le régime [du président Bachar el-Assad] et sur la situation en Syrie. J'espère donc que tout le monde reviendra autour de la table des négociations afin de mettre rapidement un terme à cette guerre.»
«La situation est difficile [en Syrie], les projets de règlement pacifique du conflit dépendent des belligérants en présence. Leur volonté de parvenir à cet accord, de préserver l'intégrité et l'unité territoriale de leur pays est cruciale», a diagnostiqué Vladimir Poutine. Et d'ajouter : «L'influence des pays frontaliers et des acteurs clés de la scène internationale est très importante. [...] Moscou s'efforcera d'établir le dialogue politique.»
La Ghouta, dernier bastion islamiste... jusqu'à quand ?
Située dans la banlieue Est de Damas, la Ghouta est le dernier bastion islamiste dans cette région. Un territoire encore contrôlé par différents groupes islamistes qui ne cessent d'effectuer des bombardements contre les civils de Damas. Le 18 février, les forces gouvernementales syriennes ont lancé une vaste opération militaire afin de mettre fin à ces frappes et de reconquérir la zone.
Les pays occidentaux accusent les autorités syriennes de vouloir massacrer les civils mais Damas répond que les djihadistes retiennent en otage la population. Le 23 février, les groupes rebelles de la Ghouta avaient en effet fait part de leur refus de toute évacuation des civils de la zone.
La Russie a ensuite annoncé la mise en œuvre, à partir du 27 février, d'une trêve quotidienne qui devait permettre d'instaurer des corridors humanitaires, mais l'ONU a annoncé la reprise des combats. Moscou accuse les rebelles islamistes de cibler les corridors humanitaires, empêchant les civils de fuir.
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