La couverture par les médias des combats dans la Ghouta pose certaines questions selon Moscou
De nombreux journalistes s'acharnent à présenter l'offensive de l'armée syrienne dans la Ghouta comme un acte barbare, sans jamais rappeler les motivations de Damas ni l'identité de ses adversaires. La Russie déplore une «psychose» médiatique.
Après que la Russie a opposé son veto à une résolution portée par les Occidentaux le 22 février, qui réclamait un cessez-le-feu de 30 jours pour permettre l'accès humanitaire à la Ghouta orientale, de nombreux médias se sont abstenus de rapporter les arguments de Moscou justifiant cette opposition. Selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le but réel de cette résolution était de faire porter la responsabilité des bombardements à l'armée syrienne et de dédouaner les groupes armés antigouvernementaux. D'autres médias sont allés jusqu'à affirmer que Moscou «paralys[ait] la communauté internationale», ou encore que «les Russes n’[avaient] strictement rien à faire des appels à la raison».
Visible dans une certaine presse francophone, cette tendance est encore plus marquée dans les médias anglo-saxons. Ainsi, le New York Times dénonce la «barbarie» de l'armée syrienne, tandis que le Guardian se lance dans une comparaison entre la Ghouta et le massacre de Srebenica perpétré en 1995, en pleine guerre de Bosnie.
Entre partialité dissimulée et déformation des faits, cette couverture des événements a été dénoncée par l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia. «Il est grand temps de parler ouvertement de ce qui se passe dans cette banlieue de Damas : la psychose de masse attisée par les médias mondiaux, qui s'appliquent ces derniers jours à diffuser de manière coordonnée les mêmes rumeurs, est loin de favoriser la compréhension de la situation», a-t-il déploré lors de la réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation dans la Ghouta orientale le 22 février.
Selon Vasilly Nebenzia, les techniques mises en place dans cette bataille de l'information rappellent celles déjà mises en oeuvre à l'époque de la bataille d'Alep : «C'est un scénario de propagande catastrophiste», a-t-il estimé. «L'impression qui se dégage, après avoir regardé la couverture médiatique des événements en Ghouta orientale est que cette région est exclusivement composée d'hôpitaux», s'est-il étonné, faisant référence aux différentes voix accusant la Syrie de tuer volontairement les civils en frappant délibérément des hôpitaux. «Or, c'est une technique bien connue de la guerre d'information : c'est un fait bien connu que les combattants installent leurs bastions à l'intérieur d'hôpitaux et d'écoles», a-t-il souligné.
Le 18 février, les forces gouvernementales syriennes ont lancé une vaste opération militaire avec pour objectif de mettre en échec, dans la Ghouta orientale, les différents groupes islamistes qui y sont encore présents, notamment Jaysh al-Islam, le Front al-Nosra, Ahrar al-Sham ou encore Faylaq al-Rahmane.
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