Congrès du dialogue national syrien à Sotchi : une Commission constituante créée
Pendant deux jours, Sotchi a été le théâtre d'une nouvelle session de pourparlers de paix sur la Syrie à l'initiative de la Russie, de l'Iran et de la Turquie. L'envoyé de l'ONU pour la Syrie s'est réjoui des avancées, qui se poursuivront à Genève.
L’envoyé spécial de la Russie pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, et Safwan al-Qudsi, secrétaire général du parti socialiste arabe syrien s’expriment au terme du Congrès du dialogue national syrien qui s’est tenu à Sotchi.
Alexandre Lavrentiev fait savoir qu'un document final du Congrès sera remis à l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura.
Auteur: RT FranceEn clôture du Congrès de Sotchi, les participants ont entonné ensemble l'hymne national syrien.
Auteur: RT FrancePrenant la parole lors de la clôture du Congrès, Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, a résumé : «Dans votre déclaration finale aujourd'hui, vous avez embrassé 12 principes, développés dans le processus politique de Genève, qui décrivent une vision de la Syrie que tous les Syriens devraient être prêts à partager [...] Je prends également note que ceux d'entre vous qui sont ici sont d'accord pour qu'une commission constituante soit formée, incluant une délégation du gouvernement de la République arabe syrienne ainsi qu'une délégation représentant les pans de l'opposition, pour ébaucher une réforme constitutionnelle.»
Sergueï Lavrov, cité par l'agence de presse russe TASS, a apporté plus de précisions sur la Commission constituante qui a vu le jour. Cette dernière comprendra notamment les groupes qui n'ont pas participé au Congrès et sera représentée lors du processus de Genève.
«Personne ne s'attendait à ce qu'il soit possible de rassembler des représentants d'absolument tous les groupes de la nation syrienne, autant ceux loyaux envers le gouvernement, que les neutres et l'opposition. Le fait que deux ou trois groupes n'aient pas pu participer [au Congrès] ne doit pas être considéré comme une tragédie», a déclaré le chef de la diplomatie russe.
Auteur: RT FranceA l'issue du Congrès du dialogue national syrien à Sotchi, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura a annoncé la création d'une Commission constituante syrienne. Ses représentants seront chargés d'établir un projet de nouvelle constitution pour le pays.
L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, s'exprime en clôture du Congrès du dialogue national syrien à Sotchi.
Lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, ce 30 janvier, le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian s'est de nouveau montré sceptique quant à l'issue du Congrès de Sotchi : «La résolution de [la] crise [syrienne] passera par l'urgence d'une solution sous l'égide des Nations unies qui doit se passer à Genève. La France a cela pour objectif immédiat : ça ne se passe pas à Sotchi, ça doit se passer à Genève.»
#Syrie : "Nous comprenons que la Turquie veuille sécuriser sa frontière et combattre les groupes terroristes. Si d'aventure la Turquie menait des opérations à des fins d'occupation territoriale alors elle serait totalement condamnable", répond @JY_LeDrian#DirectANpic.twitter.com/lGcyGzmpJd
— LCP (@LCP) 30 janvier 2018Le ministre avait déjà fait part de ses doutes avant le début de la conférence, lors de son voyage au Japon : «Je pense que Sotchi ne [permettra] pas non plus cette avancée puisque d'abord une partie essentielle ne [sera] pas là en raison précisément du refus de négocier du régime à Vienne.»
Alexandre Lavrentiev, envoyé spécial de la Russie pour la Syrie, revient sur les enjeux de la conférence à Sotchi :
Saad Lostan, opposant syrien, s'exprime en marge du Congrès du dialogue national syrien. Selon lui, «Sotchi est une porte de sortie pour la Syrie et toute la région». Son intervention complète en vidéo :
Le Congrès du dialogue national syrien s'est tenu à Sotchi, en Russie, les 29 et 30 janvier. Plus de 1 500 participants y ont assité, parmi lesquels des représentants de la Russie, de l'Iran et de la Turquie – les trois pays à l'initiative de cette conférence pour la paix – mais aussi des membres des mouvements de l'opposition syrienne basée à l'extérieur du pays, tels que Qadri Jamil et Randa Kassis, respectivement délégués de la plate-forme de Moscou et de la plate-forme d'Astana.
L'objectif de ces deux journées de congrès est de restaurer le dialogue en Syrie, au sortir de sept ans de guerre civile, et de poser les fondements d'une nouvelle constitution syrienne.