«Refuser de rencontrer votre oppresseur, c'est se respecter soi-même» : l'OLP réplique à Trump
- Avec AFP
Le président américain a menacé les Palestiniens de leur retirer des millions de dollars d’aide s’ils ne participaient pas aux discussions de paix avec Israël sous l'égide de Washington. L'OLP a refusé de se plier à cette injonction.
Des responsables palestiniens ont rejeté le 25 janvier les pressions du président américain Donald Trump pour les faire revenir aux négociations avec Israël sous les auspices des Etats-Unis.
«Refuser de rencontrer votre oppresseur, ce n'est pas manquer de respect, c'est se respecter soi-même», a déclaré à l'AFP Hanane Achraoui, haute dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), après que Donald Trump a accusé les Palestiniens de «manquer de respect aux Etats-Unis».
Ils nous ont manqué de respect [...] en refusant de recevoir notre excellent vice-président
Donald Trump a annoncé le 25 janvier la suspension de plusieurs centaines de millions de dollars d'aide aux Palestiniens, à moins qu'ils n'acceptent de participer à des pourparlers de paix sous l'égide de Washington. «Ils nous ont manqué de respect la semaine dernière en refusant de recevoir notre excellent vice-président», a déclaré le locataire de la Maison Blanche, lors d'une chaleureuse rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou au Forum économique mondial de Davos, en Suisse. «Nous leur avons donné des centaines de millions [et] cet argent ne leur sera plus versé à moins qu'ils ne s'assoient et négocient la paix», a-t-il ajouté.
Mike Pence snobé par les Palestiniens
Furieux après la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, les dirigeants palestiniens ont décidé de snober Mike Pence, le vice-président américain qui a effectué une courte tournée en Egypte, Jordanie et Israël du 20 au 23 janvier.
Fait exceptionnel, Mike Pence est reparti le 23 janvier pour Washington sans avoir rencontré aucun d'entre eux.
«Le sujet le plus difficile des discussions était Jérusalem. Nous avons retiré Jérusalem [des pourparlers], donc nous n'avons plus à en discuter», a martelé de son côté Donald Trump. «Nous avons une proposition de paix. C'est une excellente proposition pour les Palestiniens [...] nous allons voir ce qu'il se passe», a-t-il poursuivi. «[Les Israéliens] veulent faire la paix et j'espère que les Palestiniens veulent faire la paix. S'ils le souhaitent, tout le monde sera satisfait au final», a-t-il conclu.
Depuis la déclaration américaine sur Israël, 18 Palestiniens et un Israélien ont été tués dans des violences.
Pour la direction palestinienne, cette décision a achevé de discréditer les Etats-Unis dans le rôle de médiateur de l'effort de paix. Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a gelé les contacts avec les responsables américains, cherchant ailleurs des soutiens dans sa quête d'un Etat indépendant.
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