Aux Etats-Unis, les fous de la gâchette «protègent l'armée»

Aux Etats-Unis, les fous de la gâchette «protègent l'armée»© capture d'écran
Avec leurs ventilateurs, ces patriotes ne manquent pas d'air
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Suite à l'attaque de Chattanooga, des brigades de civils armés se créent un peu partout aux Etats-Unis. Entre dégustation de donuts et farniente au soleil, les membres appelent à s'armer contre les ennemis de l'Amérique et à protéger leurs troupes.

Ce devrait être l'inverse, pourtant dans plusieurs Etats des Etats-Unis, de simple citoyens légèrement accros à la gâchette se sont mis en tête de «protéger l'armée», suite à la fusillade de Chattanooga qui a coûté la vie à 5 militaires américains.

AK47, Donuts et parasols

En plein jour, à Concord, dans le New Hampshire, Brian Blackden, l'heureux propriétaire d'un magasin d'armes à feu, arpente le trottoir entre le centre commercial et le centre de recrutement de l'armée muni d'un fusil de sniper et d'une arme de poing.   

Dans l'après midi, aux moins six autres «patriotes» armés de fusils AR-15 et AK-47 se joignent à Blackden, glacières sous le bras. On discute, boit du café, mange des donuts et bronze sous le soleil de plomb dans des chaises de jardin devant de gros ventilateurs. La police locale rend visite à tout ce petit monde leur apportant raffraichissements et collations. 

Aux Etats-Unis, les fous de la gâchette «protègent l'armée»© capture d'écran
La tension est palpable pour les patriotes

La scène peut paraître étonnante, mais elle est pourtant bien réelle. Depuis la fusillade Chattanooga (Tennesse), des brigades armées de civils commençent à se former un peu partout aux Etats-Unis, dans les Etats qui autorisent le port d'armes à feu, notamment dans les petites villes. 

Ils sont ainsi quelques dizaines de personnes réunies devant des bâtiments officiels, des centres de recrutement de l'armée ou tout simplement sur le parking d'un centre commercial, arborant des armes gros calibres.

Beaucoup sont des anciens militaires ou policiers à la retraite. S'affirmant volontiers «patriotes» prêts à «défendre leur patrie» contre «les ennemis», ils sont avant tout des passionnés d'armes à feu et sont prêts à se battre corps et âme pour leur droit indiscutable à en posséder, ce que leur garantit le deuxième amendement de la constitution américaine. 

Aux Etats-Unis, les fous de la gâchette «protègent l'armée»© capture d'écran
Défense et amour de la Patrie, oui. Mais la convivialité avant tout

Interrogé par le journal The Daily Beast, Brian Blackden explique que le but est de «montrer aux méchants que s'ils s'attaquent à notre armée, ils s'attaquent aussi à nous, citoyens de ce pays». Une vidéo postée sur Youtube le montre se tenant devant le centre de recrutement de l'armée avec une pancarte «Nous sommes en guerre, armez nos trouppes». 

Récemment, à Hiram en Géorgie, une trentaine de personnes ont installé leurs quartiers sous une tente, munis de drapeaux américains et de climatiseurs pour poser en photos avec leurs fusils d'assaut. Le groupe a même une page Facebook qu'ils appellent «Programme d'aide à la protection militaire». 

Pour James Fitzgerald, 47 ans, habitant de Manchester en Pennsylvanie, c'est «la seule façon pour les hommes et les femmes de ce pays d'être en sécurité sur leur propre sol».

Aux Etats-Unis, les fous de la gâchette «protègent l'armée»© capture d'écran
La sécurité règne devant ce centre de recrutement de l'armée

Et tant pis si des voisins appellent la police locale, inquiets de voir de grands gaillards armés jusqu'aux dents déambuler sur le parking : «Nous sommes des américains qui protégeons les américains, ni plus ni moins», explique Fitzgerald.

Le gouvernement américain pas spécialement convaincu

Pendant ce temps, le général Mark Milley, candidat du président Obama comme chef de l'armée, a déclaré mardi lors d'une intervention devant la presse qu'il soutenait les brigades armées de civils «sous certaines conditions», suggérant que «dans les conditions actuelles», le gouvernement pourrait conduire à armer les réservistes et à promouvoir les recruteurs. 

Aux Etats-Unis, les fous de la gâchette «protègent l'armée»© Erich Schlegel Source: Reuters
Le Général Mark Milley s'adressant à la presse sur la base militaire de Fort Hood au Texas en 2014

Pourtant, tous les recruteurs militaires n'accueillent pas ces brigades patriotiques avec enthousiasme. Le centre de recrutement du Corps des Marines des États-Unis de San Diego (Californie) a par exemple demandé à la population locale de ne pas suivre leur exemple.

Les armes à feu, un mal étasunien 

Le problème des armes à feu reste un sujet particulièrement sensible aux Etats-Unis où, chaque année, environ 30 000 personnes sont tuées par balles.

Si plusieurs Etats en intedisent l'usage et la possession, des irreductibles résistent encore et toujours aux restrictions, s'appuyant sur le deuxième amendement de la constitution.

A Keane, dans le New Hampshire, les membres d'un groupe anti-gouvernemental appelé «les gardiens du serment», formé après l'investiture de Barack Obama et composé de militaires et policiers en service, réservistes ou à la retraite, s'engagent sur leur site Web à «défendre la Constitution contre tous les ennemis» et déclarent qu'ils «ne sont pas disposés à obéir à des ordres anticonstitutionnels, tel que celui de désarmer le peuple américain». 

En 2005, l'Etat de Floride a passé le Stand Your Ground Act («loi pour la défense de son territoire»), une extension de la doctrine selon laquelle les citoyens utilisant une force létale face à un assaillant ne seront pas poursuivis, même s'ils avaient la possibilité de s'enfuir en toute sécurité. Ce droit s'applique hors du domicile, à tout endroit où le citoyen a le droit d'être. 34 Etats ont promulgué cette loi. 

La Floride est aujourd'hui l’Etat qui compte le plus de personnes armées dans le pays, avec plus d’un million de permis actifs de port d'armes. Les ventes d'armes se seraient même accélérées depuis la tuerie de Newtown, lors de laquelle, Adam Lanza, un jeune homme de 20 ans avait froidement abattu 27 personnes dont une majorité d'enfants dans l'école primaire de la petite ville de Sandy Hook, dans le Connecticut.

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