Silvio Berlusconi a coutume des sorties fracassantes et polémiques. Invité de l'émission Porta a Porta sur la chaîne de télévision publique Rai 1, l'ancien président du Conseil italien a été interrogé sur la tribune signée par plus d'une centaine de femmes dans Le Monde, dont Catherine Deneuve,intitulée «Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle» – et qui a, visiblement, trouvé un certain écho par-delà les frontières.
Elogieux, Silvio Berlusconi a salué «les saintes paroles» de la célébrissime actrice. A 81 ans et en pré-campagne pour les élections générales du 4 mars, le Cavaliere se pose comme l'éternel séducteur et cautionne les signataires de la tribune. Un écrit qui, effectivement, fait la part belle à la drague et à la galanterie. Une orientation qui plaît à l'homme d'affaires, pour qui «il est naturel que les femmes apprécient qu’un homme leur fasse la cour».
Impliqué dans la fameuse affaire du «Bunga Bunga» et condamné pour incitation à la prostitution de mineure, Silvio Berlusconi affirme d'ailleurs qu'il n'a «pas trop d’expérience» parce que ce sont toujours les femmes qui lui feraient la cour... «L’important, c’est que la cour reste dans les limites de l’élégance», a-t-il tenu à souligner sur le plateau de Porta a Porta.
Levée de bouclier de féministes contre la tribune des «100 femmes»
La tribune du Monde du 9 janvier attaquait directement un type de féminisme qui exprimerait, selon les signataires, une «haine des hommes». Elle visait notamment les différentes campagnes de dénonciation des agressions et harcèlements sexuels sur les réseaux sociaux, qui ont suivi l'affaire Weinstein avec les hashtags #MeToo ou #BalanceTonPorc.
A la «liberté d'opportuner» de Catherine Deneuve et de la centaine de co-signataires de la tribune, des militantes féministes, dont Caroline de Haas, ont répondu le 10 janvier avec une autre tribune, pour France Info : «Les porcs et leurs allié.e.s ont raison de s’inquiéter.» Elles y fustigent les signataires de la tribune du Monde, les considérant comme «des récidivistes en matière de défense de pédocriminels ou d’apologie du viol, [utilisant] une nouvelle fois leur visibilité médiatique pour banaliser les violences sexuelles».