Les Vénézuéliens étaient appelés aux urnes le 10 décembre pour des élections municipales que de nombreux partis d'opposition avaient décidé de boycotter. La très large victoire du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) devrait ouvrir la voie à une réélection de Nicolas Maduro lors des présidentielles qui auront lieu l'an prochain.
«Nous avons gagné plus de 300 mairies du pays sur les 335, contre 242 actuellement», a annoncé le dirigeant socialiste lors d'un meeting organisé à Caracas, à l'issue de ce scrutin où la participation a été de 47,32% selon le Conseil national électoral (CNE). Le parti chaviste l'a notamment emporté dans 20 des 23 capitales régionales. Dans la foulée, Nicolas Maduro, dont la candidature pour la présidentielle de décembre 2018 est déjà officielle, a invité ses partisans à se mettre en campagne sans plus tarder.
Craignant des fraudes, les trois principaux partis d'opposition, ceux de Henrique Capriles, Leopoldo Lopez et Henry Ramos Allup, avaient refusé de présenter des candidats aux municipales, prenant le risque de voir leur participation à la présidentielle ainsi invalidée. En effet, «tout parti appelant au boycott de ces élections ne pourra plus participer [à la présidentielle]», avait averti l'Assemblée nationale constituante, dont la légitimité est elle-même contestée par l'opposition.
Le PSUV a ainsi profité des fortes divisions de l'opposition. Deux ans après sa victoire historique aux élections législatives, et alors qu'elle n'avait plus obtenu de majorité depuis 1999, elle a déçu nombre de ses électeurs. Livrant le spectacle d'une querelle politicienne autour de la question d'un éventuel dialogue avec le gouvernement, elle a déjà essuyé un violent revers en novembre dernier.
Les élections municipales se sont toutefois déroulées dans le calme. Au printemps dernier, trois mois de manifestations au cours desquelles 125 personnes avaient été tuées avaient plongé le pays dans une grave crise. La situation économique du pays, aggravée par les sanctions des Etats-Unis, est toujours très mauvaise.
Lire aussi : Les Russes et les Chinois au secours du Venezuela, «en défaut partiel» sur sa dette