Les robots de combat russes ne se retourneront pas contre l’humanité
Selon l’entreprise russe responsable de la conception de robots militaires, ceux-ci ne pourront pas prendre de manière autonome la décision de frapper leur cible. La Russie se revendique à la pointe dans le domaine des robots de combat.
Ouf ! La robotique armée ne s'insurgera pas demain contre les êtres humains… ou si c'est le cas, elle ne devrait pas être composée de matériel russe. C’est ce qu’affirme Dmitri Ostaptchouk, le directeur général de l’entreprise militaire russe spécialisée sur la production de robots 766 UPTK.
«La question du choix de la cible à frapper est aujourd'hui hors du domaine de la machine», a expliqué le responsable dans une rare interview accordée le 29 novembre à l’agence RIA Novosti. «Cette tâche est délibérément réservée à l’homme et, je le crois, le restera encore longtemps», a précisé Dmitri Ostaptchouk.
S'il n'écarte pas la possibilité de confier un jour cette fonction à l'intelligence artificielle, il ne considérait cependant pas personnellement que «transmettre ces fonctionnalités aux robots serait d’ouvrir la boîte de Pandore».
L’interlocuteur de l’agence a noté que des cas de «désobéissance» des robots étaient courants chez d’autres fabricants. «Des cas d'"insurrection" chez les concurrents sont assez fréquents lorsque les erreurs de programmations peuvent aboutir à ce que le robot représente un danger pour l’être humain», a mis en garde Dmitri Ostaptchouk. Il a cependant expliqué que les robots de la série «Uranus», parmi lesquels «Uranus-9», la perle des armes autonomes russes, produits par la société 766 UPTK sont équipés de mécanismes de sécurité pour ces cas-là.
Le responsable n’a pas précisé de quels concurrents il parlait précisément. Il a pourtant noté que certains pays, tels que la Grande-Bretagne avec son programme Black Knight et les Etats-Unis avec la plateforme Crusher, étaient en train de rattraper leur retard sur la Russie dans le domaine des robots militaires lourds de 5 à 30 tonnes. Il a évalué ce retard à 5 ans, contre 15-17 ans en 2015. «Les concurrents sont sur nos talons», a-t-il regretté.
La #France décide d'armer ses drones de renseignement et de surveillance
— RT France (@RTenfrancais) 5 сентября 2017 г.
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Dmitri Ostaptchouk a expliqué que le développement des robots dans l’armée était selon lui inévitable puisque les systèmes électroniques dépassaient déjà l’être humain dans toutes les capacités.
La société 766 UPTK a été fondée en 2013 et est détenue à 100% par le ministère russe de la Défense. Les produits les plus performants de cette entreprise sont les robots lourds de la série «Uranus», qui ont déjà été utilisé dans l’opération antiterroriste en Syrie, y compris dans le déminage de Palmyre.
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