Khamenei à Poutine : la Russie et l'Iran doivent coopérer pour isoler les Etats-Unis
La visite de Vladimir Poutine à Téhéran, le 1er novembre, intervient alors que les relations entre l'Iran et les Etats-Unis sont au plus bas. Alors que Daesh s'effondre en Syrie, l'Iran et la Russie affichent un front commun contre le terrorisme.
A l'occasion de la visite officielle de Vladimir Poutine en République islamique d'Iran, le 1er novembre 2017, le guide suprême de la Révolution iranienne Ali Khamenei a appelé à isoler les Etats-Unis au Moyen-Orient, dans le but de favoriser la stabilité de la région. «L'échec des terroristes soutenus par les Etats-Unis en Syrie ne peut pas être nié, mais [pourtant] les Américains continuent leurs complots», a déclaré le guide suprême iranien au président russe, d'après la télévision iranienne citée par l'agence Reuters.
«La coopération [entre la Russie et l'Iran] a contribué au combat contre le terrorisme dans la région», a pour sa part fait valoir le président iranien Hassan Rohani ce même jour, après s'être lui aussi entretenu avec le dirigeant russe. Et de poursuivre : «Ensemble, nous pouvons rétablir la paix et la sécurité dans la région.»
Le président russe en #Iran pour y parler de la #Syrie et de l'accord sur le #nucléaire
— RT France (@RTenfrancais) 1 novembre 2017
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Vladimir Poutine a de son côté qualifié la coopération entre l'Iran et la Russie de «très productive», d'après Reuters. «Nous travaillons à coordonner nos positions respectives sur le dossier syrien», a-t-il déclaré.
Le chef d'Etat russe a atterri ce 1er novembre en début d'après-midi à Téhéran, à la tête d'une importante délégation russe. Il s'est exprimé en conférence de presse dans l'après-midi aux côtés du président iranien Hassan Rohani et du dirigeant de l'Azerbaïdjan Ilham Aliev.
Cette rencontre a lieu environ deux semaines après que l'accord sur le nucléaire iranien a été remis en cause par Donald Trump le 13 octobre dernier. Moscou avait, comme l'Union européenne, condamné les menaces de Donald Trump à l'encontre de l'Iran. Cité par la télévision iranienne, Vladimir Poutine a rappelé à Ali Khamenei : «Nous nous opposons à tout changement unilatéral de l'accord sur le nucléaire.»
Berlin, Londres et Paris avaient alors publié un communiqué commun, afin d'exprimer leur inquiétude face à l'initiative américaine contre l'Iran. Assurant partager les inquiétudes des Etats-Unis sur «le programme balistique iranien et les activités régionales» de Téhéran, les trois poids lourds de l'Union avaient cependant souligné l'importance de l'accord également connu sous l'acronyme JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action), «point culminant de 13 ans de diplomatie».
Une rencontre pour «déterminer le futur du Moyen-Orient»
«C'est une visite très importante [de Poutine]. Elle montre la détermination de Téhéran et Moscou de renforcer leur alliance stratégique [...] qui déterminera le futur du Moyen-Orient» a déclaré un officiel iranien sous couvert de l'anonymat, cité par Reuters.
Il a ensuite ajouté : «Tant la Russie que l'Iran sont sous pression américaine. Téhéran n'a pas d'autre choix que de compter sur Moscou pour affaiblir la pression des Etats-Unis.»