En Libye un attentat-suicide revendiqué par Daesh fait quatre morts et 39 blessés à Misrata
- Avec AFP
Un attentat s'est produit dans le «complexe des Tribunaux», un bâtiment du centre-ville de Misrata, sous contrôle de puissantes milices ayant aidé le gouvernement d'union nationale à chasser Daesh de Syrte, son principal fief en Libye en 2016.
Au moins quatre personnes ont été tuées et 39 autres blessées le 4 octobre dans une attaque-suicide contre le complexe judiciaire de la ville libyenne de Misrata. L'attentat, revendiqué par le groupe terroriste Daesh, a pris pour cible un bâtiment du centre-ville de Misrata regroupant les institutions judiciaires, et connu sous le nom de «complexe des Tribunaux».
L'attaque a coïncidé avec l’arrivée de détenus djihadistes au complexe, où ils devaient être présentés au Parquet, d'après l’agence de presse libyenne Lana. «Un groupe de trois hommes appartenant à l'Etat islamique ont commis un attentat suicide contre le complexe des Tribunaux à Misrata, tuant quatre personnes», a confié à l'AFP le général Mohammad Al-Ghassri, porte-parole des forces du gouvernement d'union nationale (GNA). Les trois terroristes sont sortis d'un véhicule, un premier a réussi à entrer dans le bâtiment où il s'est fait exploser, d'après la même source qui a précisé : «Nous avons abattu le second et arrêté le troisième.»
Selon les forces pro-GNA, un échange de tirs a opposé les forces de sécurité à des djihadistes durant une vingtaine de minutes, après l'explosion. Les milices de Misrata, ville située à 200 kilomètres à l'est de Tripoli, sont les mieux armées du pays. Elles disposent notamment d'avions MiG et d'hélicoptères d'attaque. Revendiqué par Daesh dans un message diffusé par son organe de propagande, l'attentat a également fait 39 blessés, selon un dernier bilan de l'hôpital central de Misrata.
La Libye, un «Etat failli», morcelé, et toujours vulnérable depuis 2011
Le nouvel émissaire de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, qui se trouve depuis le 3 octobre dans le pays, a condamné l'attentat et présenté ses condoléances aux victimes. «Les attaques contre des civils, y compris des employés d'institutions judiciaires, sont une violation des droits de l'Homme et des lois internationales», a-t-il ajouté, cité par la Mission onusienne.
La Libye est plongée dans le chaos depuis l'intervention occidentale et la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux autorités se disputent aujourd'hui le pouvoir. D'un côté, le GNA, reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli. De l'autre, une autorité exerçant son pouvoir dans l'est du pays, avec le soutien du maréchal Khalifa Haftar qui tient sa légitimité de ses succès militaires sur le terrain.
Hélicoptères, viseurs nocturnes: #Haftar demande des armes à l'#Europe pour gérer les flux migratoires #Libye
— RT France (@RTenfrancais) 30 septembre 2017
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L'effondrement de l'Etat libyen a donné l'opportunité à Daesh de s'implanter en Libye à partir de juin 2015. Le GNA était parvenu à reprendre la ville de Syrte en décembre 2016, avec le soutien aérien de l'armée américaine mais aussi avec l'aide des milices de Misrata. Les djihadistes avait alors âprement défendu ce bastion de Daesh, utilisant des tactiques de guérilla urbaine, des boucliers humains et des mines antipersonnel.