Hélicoptères, viseurs nocturnes: Haftar demande des armes à l'Europe pour gérer les flux migratoires
Le maréchal Haftar, homme fort de l'Est libyen, a demandé à l'Union européenne de lui fournir du matériel de pointe et de lever l'embargo sur les armes en Libye, afin de contrôler les flux d'immigration illégale qui transitent par son territoire.
Le maréchal Khalifa Haftar, qui affirme contrôler les trois quarts du territoire libyen, a réaffirmé sa volonté de rétablir le contrôle des flux migratoires transitant par les territoires qu'il domine, mais demande de l'aide matérielle à l'Europe. En visite à Rome, puis à Paris, le général libyen a donné une interview publiée le 29 septembre dans le Corriere della Sera, dans laquelle il exhorte les pays de l'autre rive de la Méditerranée souhaitant lutter contre l'immigration illégale à l'aider dans sa mission, en lui fournissant matériel et soutien politique.
Pour contrôler sa frontière méridionale, le maréchal a assuré que ses forces pouvaient «fournir la main-d'oeuvre», mais que les Européens devaient lui envoyer «drones, hélicoptères, viseurs nocturnes, véhicules...»
Pour le général #Haftar, les Européens doivent armer les gardes-frontières #libyens (INTERVIEW VIDEO)https://t.co/yMYsqTs39qpic.twitter.com/qjafDbgac6
— RT France (@RTenfrancais) August 16, 2017
Celui qui entend se placer comme interlocuteur principal des Occidentaux dans le contrôle des flux migratoires les a par ailleurs exhortés à lutter contre l'embargo sur les armes imposé par l'ONU à la Libye. Il a ainsi affirmé que «tous les pays européens intéressés par l'arrêt de l'immigration» devaient «révoquer» cette mesure.
Toujours au Corriere della Sera, le général Haftar avait déjà déclaré le 12 août que la lutte contre l'immigration illégale venant de Libye coûterait environ 20 milliards de dollars (soit près de 17 milliards d'euros) à l'Europe. «Mes soldats sont prêts. Je contrôle plus des trois quarts du pays. Je possède la main-d’œuvre, mais il me manque les moyens», avait-il plaidé.
Le maréchal conteste l'autorité du Gouvernement d'entente nationale (GNA) basé à Tripoli et dirigé par son rival Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale mais qui contrôle un territoire moins important. Fin juillet, en région parisienne et sous l’égide du président Macron, les deux rivaux s'étaient mis d'accord sur une déclaration de principe en dix points, dans laquelle ils s'engagent notamment à un cessez-le-feu et à organiser des élections le plus rapidement possible.