OGM, hormones et impact sur l'emploi : malgré les objections, le Ceta entre en application
Les ONG, les politiques de gauche et les associations ont-elles prêché dans le vide ? L'accord de libre-échange entre le Canada et l'UE est bien entré (provisoirement) en application le 21 septembre, comme prévu, après sa signature en octobre 2016.
Le Traité des accords sur le libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (Ceta), signé en novembre 2016 par Justin Trudeau, Jean-Claude Juncker et Donald Tusk, entre en application provisoire comme prévu ce 21 septembre.
Les opposants au traité ne manquent pourtant pas en France : la droite ne s'est pas vraiment positionnée et la gauche est vent debout aux côtés des associations qui dénoncent un «déni de démocratie» et une mesure dangereuse pour les populations. Le Front national, lui aussi, a pris position contre ce traité de libre-échange.
Les analyses des opposants «presque totalement erronées», selon Juncker
Bruxelles et Ottawa estiment que cet accord est «le plus ambitieux» jamais signé par l'UE ; la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström a même salué un «modèle pour une coopération économique responsable entre les pays».
Pour le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, «l'accord avec le Canada produira des résultats en terme d'emplois, d'échanges». Le haut responsable européen ne comprend d'ailleurs pas la «résistance», qu'il juge «invraisemblable», contre ce traité commercial de ce côté de l'Atlantique. Un brin provocateur, il a également déclaré : «Je ne dis pas que je me fous de la résistance et j'écoute ceux qui font preuve d'analyse, presque totalement erronée, sur la chose [...] mais je ne les suis pas.»
Fin des droits de douane à 98%
L'entrée en vigueur du traité supprime dès le 21 septembre 98% des droits de douane sur les produits échangés entre les deux zones concernées et élargit certains services à la concurrence.
Plus inquiétant pour les opposants, le traité permet aussi aux produits alimentaires de passer les frontières, ce qui tirerait les normes européennes dans ce secteur vers le bas, selon Greenpeace : «Le Canada a des normes sanitaires et d'étiquetage plus faibles que l'UE et son agriculture industrielle est plus fortement dépendante des pesticides et des cultures génétiquement modifiées.»
Environnement et impact social : la gauche française tire la sonnette d'alarme
Le 20 septembre, les associations et des députés de gauche (notamment de La France insoumise) ont présenté un rapport très critique à l'égard du Ceta, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale. Ils ont dénoncé un «déni de démocratie», un texte délétère pour l'écologie et le contexte social et ont exigé, en vain, un référendum sur le sujet. RT France était présent sur les lieux pour recueillir leurs propos.
La députée de La France insoumise (LFI) Clémentine Autain a ainsi renvoyé Emmanuel Macron à ses incohérences sur le traité.
@Clem_Autain et la #FranceInsoumise réunis à côté de l'assemblée à Paris pour dénoncer le #CETApic.twitter.com/w1fvmYwnPH
— @Antoine_RTFrance (@AntoineRtfrance) 20 septembre 2017
La jeune étoile montante du patri, Adrien Quatennens, a quant à lui souhaité alerter l'opinion sur l'arrivée sur le marché européen de produits transgéniques et a dénoncé une mesure «antidémocratique».
@AQuatennens de la #FranceInsoumise dénonce un traité "antidémocratique" #CETApic.twitter.com/TimpVT5cgo
— @Antoine_RTFrance (@AntoineRtfrance) 20 septembre 2017
L'élu du Nord s'est également montré très critique à l'égard du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, pointant du doigt ses contradictions sur le sujet environnemental.
@AQuatennens interpelle Nicolas Hulot sur le volet environnemental de #CETApic.twitter.com/pWziqGPVbL
— @Antoine_RTFrance (@AntoineRtfrance) 20 septembre 2017
Plus tôt dans la matinée du 20 septembre l'association altermondialiste Attac avait manifesté aux abords du Sénat et déployé une bannière déplorant un «chèque en blanc aux multinationales».
#attac manifeste contre le Ceta devant le Sénat à Paris et dénonce un déni de démocratie pic.twitter.com/eaE1xjMUcg
— @Antoine_RTFrance (@AntoineRtfrance) 20 septembre 2017
L'accord concerne plus de 510 millions d'Européens et 35 millions de Canadiens. Ratifié par les Parlements européen et canadien, il deviendra définitif une fois voté par les 38 assemblées nationales et régionales d'Union européenne, ce qui prendra plusieurs années.
Lire aussi : La France insoumise et Attac vent debout contre la mise en place provisoire du Ceta