L'Italie saisit le bateau d'une ONG accusée de favoriser l'immigration illégale
Première destination des migrants arrivant sur le continent européen, l'Italie a envoyé un premier navire dans les eaux territoriales libyennes, après la conclusion d'un accord pour y aider les garde-côtes à lutter contre le trafic d'êtres humains.
L'Italie a saisi, le 2 août, le bateau d'une ONG allemande œuvrant au sauvetage de migrants en Méditerranée.
Il s'agit d'une première pour l'Italie, qui s'efforce désormais de limiter coûte que coûte les arrivées de migrants sur son territoire.
Dans le cadre d'une enquête démarrée en octobre 2016, le procureur de Trapani, en Sicile, qui a ordonné la saisie préventive du navire Iuventa, soupçonne l'équipage de ce bateau affrété par l'ONG allemande Jugend Rettet, d'avoir adopté des «comportements favorisant l'immigration illégale». Le navire a été bloqué à Lampedusa, île au sud de la Sicile et au nord de la Libye.
Le procureur Ambrogio Cartosio a expliqué que des membres d'équipage du Iuventa étaient soupçonnés d'avoir pris à bord, au moins à deux reprises, des migrants escortés par des trafiquants libyens et dont les vies n'étaient pas en danger.
Plus tôt, le même jour, le Parlement italien avait donné son feu vert à l'envoi de navires militaires en Libye dans le cadre d'une mission navale dans les eaux territoriales libyennes, pour apporter un soutien technique aux garde-côtes libyens dans la lutte contre les trafiquants d'êtres humains.
L'Italie, dont la population manifeste de plus en plus souvent son mécontentement face à l'arrivée continue de migrants, a adopté depuis quelques mois un discours nettement plus ferme sur la question.