«Russophobie» : la Russie exclue de la rénovation d’un musée polonais sur la Seconde Guerre mondiale

«Russophobie» : la Russie exclue de la rénovation d’un musée polonais sur la Seconde Guerre mondiale© Kacper Pempel Source: Reuters
Des centaines de milliers de juifs de différents pays ont été mises à mort dans le camp de Sobibor
Suivez RT en français surTelegram

La Russie a accusé la Pologne de tenter d’imposer sa version de l’histoire, après s’être vu refuser par Varsovie la participation à un projet international de rénovation d’un musée sur le lieu du camp de la mort nazi Sobibor.

«Il est difficile de nier que la participation de la Russie à la création d’un musée-mémorial rénové [dans le camp de] Sobibor est complètement justifiée. Le fait d’ignorer les faits historiques est inexplicable et ne doit pas passer inaperçu de la communauté internationale», a déclaré le 31 juillet dans un communiqué le ministère russe des Affaires étrangères. Par ce texte, la diplomatie russe a annoncé le refus de la Pologne d’accepter que Moscou participe au projet de rénovation du musée-mémorial «Sobibor», érigé sur les lieux du camp nazi du même nom et actif pendant la Seconde Guerre mondiale.

En 2013, la Russie avait été invitée à se joindre au projet lancé à l’initiative de la Pologne, d’Israël, des Pays-Bas et de la Slovaquie. Elle s'est de nouveau dite prête à «participer aux travaux visant à immortaliser la mémoire des prisonniers» de Sobibor, ainsi qu’à apporter «une contribution financière considérable» au projet, d’après le texte du communiqué. Les diplomates ont en outre souligné que c’était sous la direction d’un officier de l’Armée rouge qu’avait eu lieu l’insurrection «héroïque» dans le camp ayant permis de mettre fin à son existence.

Pourtant, selon le ministère, les discussions sur les modalités de la participation russe à la rénovation n’ont pas abouti, la partie polonaise ayant «fait traîner la prise de décision finale […] sous divers prétextes». Finalement prise à la mi-juillet, la décision de la direction internationale du projet de rénovation de refuser à Moscou le droit de participer aux travaux est, pour les diplomates russes, «amorale du point de vue de la vérité historique».

«L’intention de ne pas laisser la Russie participer à ce projet s’inscrit dans la ligne de la russophobie, dont Varsovie fait ouvertement preuve ces derniers temps, ainsi que de l’ambition polonaise d’imposer sa vision de l’histoire, et de rabaisser les mérites de l’URSS et de l’Armée rouge dans la Seconde Guerre mondiale», conclut le communiqué du ministère.

Lire aussi : «Amoral et non civilisé» : les juifs ukrainiens dénoncent la réhabilitation des nationalistes

Le camp nazi de Sobibor a été actif en Pologne de mai 1942 à l'été 1943. Créé dans le cadre de l’opération Reinhard, qui visait à exterminer la population juive et d'autres minorités sur le territoire polonais occupé par l’Allemagne nazie, le camp a été le lieu d'extermination environ 250 000 juifs. Hormis des Polonais, des ressortissants de Lituanie, des Pays-Bas, de France, de Tchécoslovaquie et d’URSS ont été tués à Sobibor.

Le camp a été également le théâtre de la seule insurrection aboutie de prisonniers contre des officiers nazis. La révolte fut dirigée par le lieutenant de l’Armée rouge Alexandre Petchorsky. Plusieurs centaines de prisonniers étaient parvenus à s'échapper mais certains seront ensuite retrouvés et mis à mort.

Un monument à la mémoire des prisonniers de Sobibor a été inauguré par les autorités polonaises en 1965, et un petit musée créé en 1993.

Une loi dite de «décommunisation», qui interdit la propagande du communisme ou des «régimes totalitaires», notamment dans les noms de rues ou d'écoles, est en vigueur en Pologne depuis 2016. En juillet 2017, les autorités du pays ont modifié la loi permettant de l'appliquer pour démolir des monuments érigés pour commémorer le rôle de l’Armée rouge dans la libération de la Pologne de l’occupation nazie. Les responsables russes ont fermement critiqué la nouvelle législation en la qualifiant de «tentative de réécrire l’histoire» et le ministère russe a promis une «réponse asymétrique» si la loi était mise en application sous sa forme actuelle.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix