D'après Vassili Nebenzia, le nouveau représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies interrogé par RT, la vague de sanctions contre la Russie venant de Washington est sans précédent. De plus, ces sanctions sont «injustifiées et ont été imposées de façon tout à fait illégale», a précisé le diplomate.
Il explique également que l'Union européenne devrait se blâmer elle-même pour son soutien inconditionnel à la politique américaine de sanctions contre la Russie, dont elle subit finalement les conséquences.
«L'UE et les Etats-Unis ont mis en place des sanctions illégales contre la Russie et aujourd'hui, ils se retrouvent victimes des restrictions qui découlent directement de ces sanctions», a déclaré Vassili Nebenzia, avant de rappeler : «Nous vous avions prévenus.»
Vassili Nebenzia a également expliqué que Moscou avait pris beaucoup de temps avant de réagir aux sanctions américaines, dans l'espoir de voir les autorités américaines changer leur point de vue.
Le 28 juillet, le ministère russe des Affaires étrangères a répondu aux sanctions américaines visant la Russie votées par la Chambre des représentants et le Sénat en annonçant dans un communiqué la réduction du personnel diplomatique américain dans le pays à 455 personnes. En sus, l'utilisation par l'ambassade américaine d'une résidence en périphérie de la capitale russe et d'entrepôts sera également suspendue.
«Nous ne l'avons pas fait sans raison. C'était une réponse aux mesures prises par l'administration Obama à la veille de 2017, lorsque les Etats-Unis ont renvoyé 35 diplomates russes et ont fermé des propriétés qui nous appartiennent légalement», a déclaré le représentant russe à l'ONU.
«Nous avons prévenu à maintes reprises nos collègues américains que notre patience avait des limites. Et ces limites ont été atteintes ... Nous avons attendu longtemps et tout fait pour tenter de raisonner nos partenaires américains», a déclaré le diplomate russe.
Vassili Nabenzia a également expliqué que l'adoption par le Congrès des Etats-Unis de la résolution qui légitime la saisie d'une propriété russe aux Etats-Unis avait été la goutte d'eau qui a fini par faire déborder le vase. «Nous n'avions plus le choix», explique-t-il.
Outre la vigoureuse condamnation de Moscou, la décision des Etats-Unis a également suscité la colère parmi les alliés européens de Washington, qui ont notamment dénoncé une mesure qui menace de perturber des projets énergétiques entre l'UE et la Russie, ce qui constitue une violation du droit international.
Une partie des sanctions américaines prévoit en effet d'entraver la construction du gazoduc Nordstream II qui doit relier l'UE et la Russie. Les pays de l'Union ont d'ailleurs déjà fait savoir qu'ils procéderaient à des représailles pour compenser les dommages potentiels subis par les entreprises européennes impliquées dans le projet.
En septembre dernier, le géant gazier russe Gazprom avait signé un accord pour entamer la construction du gazoduc Nord Stream II censé acheminer chaque année depuis la Russie 55 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires vers l’Allemagne, en passant par la Mer Baltique.