Scènes de guerre à Jérusalem : les images chocs des affrontements entre Palestiniens et Israéliens
- Avec AFP
Deux Palestiniens ont trouvé la mort dans des affrontements avec les forces de l'ordre israéliennes près de Jérusalem, au lendemain de violences meurtrières provoquées par les nouvelles mesures de sécurité à l'entrée de l'esplanade des Mosquées.
Depuis une semaine, les heurts sont quotidiens entre forces de sécurité israéliennes et manifestants palestiniens, qui dénoncent l'installation par Israël de détecteurs de métaux aux accès du troisième lieu saint de l'islam, dans la vieille ville de Jérusalem.
Mais, jusqu'au 21 juillet, ces affrontements n'avaient fait que des blessés.
Une reporter de #RT en arabe se retrouve coincée au milieu des heurts à #Jérusalem-Est (VIDEO)https://t.co/D3pXJhTlYPpic.twitter.com/WA2IVXhBPn
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Le 22 juillet, un Palestinien de 17 ans est mort quelques heures après avoir été grièvement blessé par balle dans des heurts à El-Azariyé, en Cisjordanie occupée, juste à l'est de la ville sainte, selon le ministère palestinien de la Santé.
Non loin de là, à Abou Dis, un autre adolescent palestinien, âgé de 18 ans, est mort lorsque le cocktail Molotov qu'il voulait lancer sur les forces israéliennes a explosé sur lui, d'après la même source.
La veille, trois Palestiniens ont perdu la vie dans des affrontements avec les forces de sécurité, à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Et trois Israéliens ont été tués par un Palestinien à leur domicile dans une colonie israélienne près de Ramallah en Cisjordanie occupée.
Cette flambée de violences sera le sujet d'une réunion d'urgence lundi du Conseil de sécurité de l'ONU, convoquée à la demande de la France, de la Suède et de l'Egypte.
Dans un communiqué commun, les représentants du Quartette pour le Proche-Orient ont appelé samedi toutes les parties à «faire preuve d'une retenue maximale, à éviter les actions de provocation et à travailler en vue d'une désescalade».
Les envoyés du Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU) encouragent aussi «Israël et la Jordanie [gardienne des lieux saints musulmans à Jérusalem, ndlr] à travailler ensemble pour maintenir le statu quo» sur l'esplanade des Mosquées. Un vœu partagé par l'Union européenne, qui a «encouragé Israël et la Jordanie à travailler ensemble pour trouver des solutions pour maintenir la sécurité pour tous».
Statu quo
Les autorités israéliennes ont fait installer des portiques de sécurité aux entrées de l'esplanade des Mosquées après une attaque meurtrière contre des policiers le 14 juillet à proximité de ce site ultra-sensible, qui cristallise les tensions depuis des décennies.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé le gel des contacts avec Israël tant que ces mesures ne seraient pas annulées.
Elles ont ravivé les craintes des Palestiniens de voir Israël prendre le contrôle exclusif de l'esplanade des Mosquées, site le plus sacré du judaïsme dont l'Etat hébreu contrôle les accès mais dont la gestion revient à la Jordanie.
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Les autorités israéliennes assurent néanmoins ne pas avoir l'intention de modifier les règles tacites du statu quo, aux termes duquel les musulmans peuvent monter à toute heure sur le site et les juifs y pénétrer à certaines heures, sans pouvoir y prier.
A Jérusalem-Est, partie palestinienne dont l'annexion par Israël n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, la vieille ville était placée samedi sous forte présence policière.
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Des heurts ont éclaté à la porte des Lions, située à proximité de l'esplanade des Mosquées.
Plusieurs dizaines de Palestiniens encagoulés ont par ailleurs jeté des pierres et des pneus enflammés sur les forces de l'ordre en fin d'après-midi à Jérusalem-Est et dans des villages palestiniens limitrophes, a dit une porte-parole de la police.
Au point de passage de Qalandia, entre Ramallah et Jérusalem, des heurts ont opposé plusieurs centaines de Palestiniens aux forces de l'ordre israéliennes, selon des sources palestiniennes. Au moins huit Palestiniens ont été blessés, d'après le ministère palestinien de la Santé.
Dans la nuit, l'armée avait mené un raid contre la maison du Palestinien auteur de l'attaque meurtrière au couteau contre les colons, dans le village de Kobar, bouclé samedi par l'armée israélienne.
Les mesures de la maison ont été prises en vue de sa destruction, a indiqué une porte-parole militaire. Selon elle, l'assaillant de 19 ans est un sympathisant du mouvement islamiste Hamas.
«Coercitif»
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a condamné ce qu'il a qualifié de recours «excessif» à la force par Israël.
Ce nouvel accès de fièvre fait craindre une reprise de la vague de violences qui secoue Israël et les Territoires palestiniens depuis octobre 2015 et qui a coûté la vie à 289 Palestiniens, 47 Israéliens, deux Américains, deux Jordaniens, un Erythréen, un Soudanais et une Britannique, selon un décompte de l'AFP.
Cette vague de violences avait commencé peu après plusieurs jours d'affrontements en septembre 2015 autour de l'esplanade des Mosquées et avait considérablement diminué ces derniers mois.
«Pendant l'année écoulée, les forces de sécurité israéliennes ont réussi, au prix d'un gros effort, à faire rentrer le génie dans la bouteille mais ce qui a été difficilement construit en un an peut être facilement détruit en une semaine, en particulier lorsque des éléments religieux s'ajoutent au tableau», écrit ainsi le correspondant militaire de Haaretz, Amos Harel.
Trois #Israéliens tués à coups de couteau dans une colonie de #Cisjordaniehttps://t.co/cGWqMpDRpFpic.twitter.com/7O9Wsr4fp7
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Pour Ofer Zalzberg, analyste pour l'International Crisis Group, l'«erreur de Netanyahou» a été «de ne pas recourir à un interlocuteur musulman».
«C'est le caractère coercitif de la mesure plus que la mesure en elle-même qui l'a rendue inacceptable pour les Palestiniens», a-t-il ajouté.