Un festival de musique suédois annulé après une vague d’agressions sexuelles
Après une vague de violences sexuelles, les organisateurs du festival de Bravalla ont décidé d’annuler l’événement l’année prochaine. Une enquête a été ouverte.
La police suèdoise a confirmé avoir ouvert une enquête sur quatre viols potentiels et 22 cas d'agressions sexuelles signalés lors du festival musical de Bravalla, près de la ville de Norrkoping, apprend-t-on dans un communiqué publié sur le site officiel du festival.
La police suédoise a fait savoir qu'une adolescente avait été violée le 30 juin lors d’un concert, ajoutant qu'étaient examinées un certain nombre d'autres plaintes pour agression sexuelle.
L’incident ayant fait la une des médias, la société organistatrice, FKP Scorpio, a publié un communiqué dénonçant ces violences et annonçant que l’événement serait annulé l’année prochaine. «Les mots nous manquent pour décrire notre tristesse, nous regrettons que de telles violences aient eu lieu et les condamnons fermement», lit-on dans ce communiqué.
Bråvalla-festivalen ställs in nästa år – efter de anmälda sexbrotten.https://t.co/A6xl6paKGtpic.twitter.com/hiv54DNVGp
— Expressen (@Expressen) 1 juillet 2017
Affirmant qu’ils avaient fait tout ce qui était en leur pouvoir pour prévenir de tels incidents lors du festival, les organisateurs ont souligné que le problème dépassait Bravalla et les festivals musicaux en général et concernait l’ensemble de la Suède. «C’est un énorme problème, qui touche toute notre société. Pas seulement les festivals. Il y a une centaine de viols chaque jour en Suède. C’est un défi auquel la société doit faire face», ont déclaré les organisateurs.
FKP Scorpio a nié les rumeurs diffusées par les médias selon lesquelles l’annulation du festival l’année prochaine était motivée par un déficit financier et non par les problèmes de sécurité rencontrés. «Organiser un festival associé si fortement à la violence et à l'absence de sécurité n’est évidemment pas bon sur le plan financier. Mais dire que nous utilisons la violence comme prétexte pour ne pas réitérer l'expérience l’année prochaine est une spéculation tout à fait cynique», lit-on dans le communiqué de la société cité par un journal suédois Expressen.
Après le premier cas de viol déclaré aux autorités, d'autres ont fait surface. La police a ainsi annoncé le 2 juillet que trois autres femmes s'étaient signalées aux autorités comme victimes de viols. Une femme affirme avoir été attaquée et violée par deux hommes sur une route menant au festival dans la nuit du 1er au 2 juillet, selon un porte-parole de la police, Thomas Agnevik, cité par Expressen. Une autre victime présumée dit avoir été violée lors d’un concert, et une quatrième femme a porté plainte contre son propre partenaire.
La police n’a pour l'heure pas identifié de suspects mais son porte-parole a salué la décision des organisateurs d’annuler le festival. «C’est mon opinion personnelle : si vous ne pouvez organiser un festival sans qu’il y ait de victime, le festival ne doit pas avoir lieu», a ainsi déclaré Thomas Agnevik.
Le Premier ministre suédois Stefan Lofven et Jan Bjorklund, chef du Parti du peuple (centre) ont également dénoncé cette vague de violences.
Ce n'est pas la première fois que ce festival se retrouve au cœur d'un tel scandale : l’année dernière, cinq viols et de nombreux cas d’agression sexuelle avaient déjà été signalés à la police.