Afghanistan : RT plonge au cœur du grenier à opium du monde
La production d'opium a connu une progression fulgurante depuis l'invasion américaine en 2001, causant des ravages dans tout le pays et notamment dans sa capitale Kaboul. RT a rencontré les acteurs qui luttent contre ce fléau.
Avec environ 90% de la production mondiale, l'Afghanistan est le principal fournisseur d'opiacés du monde. Si la grande majorité est exportée vers l'Asie, l'Afrique, l'Europe et les Amériques, ses effets n'en sont pas moins dévastateurs sur la population locale. RT est allé filmer les ravages visibles à Kaboul.
«Chaque jour, la situation empire. De plus en plus de personnes deviennent dépendantes», confie à RT Layla Haidari, la fondatrice de l'association Mother, qui vient en aide aux toxicomanes. Beaucoup de personnes à qui elle apporte son soutien sont des femmes avec des enfants. «Une fois j'ai pris en charge un toxicomane qui n'avait que quatre ans», raconte t-elle.
Au beau milieu de la capitale, le lit d'une rivière asséchée est devenue le repaire des toxicomanes, qui viennent y assouvir leur addiction. L'endroit est source de dangers permanent pour qui ose s'y aventurer, les personnes vivant là ayant perdu contact avec la réalité, prévient le journaliste de RT Mourad Gazdiev.
Si la situation s'est détériorée ces dernières années, la responsabilité en incomberait notamment aux autorités, qui n'auraient pas cherché à endiguer le fléau, profitant des revenus faramineux générés par le trafic. «C'est la politique. Les ministres, les hommes politiques, les autorités veulent que la culture du pavot se poursuive», dénonce Layla Haidari, estimant en outre que les Américains – présents dans le pays depuis 2001 – pourraient y mettre fin «en un jour». «Mais ils ne le font pas», constate-t-elle.
«J'ai vu de mes propres yeux des haut gradés de la police afghane travailler avec les trafiquants de drogue dans le sud. C'est un business qui rapporte des milliards et des milliards de dollars, qui finissent dans les poches des taliban et des responsables afghans», explique l'analyste politique Hekmarullah Azami.
«Non seulement le gouvernement afghan ne lutte pas contre la culture de l'opium, mais la communauté internationale a également totalement échoué à la combattre», regrette-t-il, jugeant les mesures prises totalement inefficaces.
L'an dernier, la culture du pavot a augmenté de 10% par rapport à 2015, alors que les quantités détruites par an ont diminuées depuis cette date de 91% selon l'ONU. L'organisation estime également que 85% du pavot est cultivé dans des territoires contrôlés par les taliban.
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