La veuve d'Helmut Kohl refuse un hommage de Merkel... et préférerait un discours d'Orban
Lors de l'hommage à l'ancien chancelier allemand, qui aura lieu à Strasbourg, plusieurs chefs d'Etat devraient s'exprimer. Mais Helmut Kohl était brouillé avec Angela Merkel et en bons termes avec Viktor Orban. De quoi semer le trouble.
Les obsèques de l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl, décédé le 16 juin 2017, suscitent de vives tensions entre le gouvernement allemand et la famille de l'homme d'Etat, comme le rapporte le magazine hebdomadaire Der Spiegel. Sa veuve s'opposerait en effet à ce qu'Angela Merkel prononce un hommage en l'honneur de son époux défunt.
Maike Kohl-Richter, la deuxième et ultime épouse d'Helmut Kohl qui dirigea le gouvernement allemand de 1982 et 1988, désire que seuls les invités étrangers aient l'autorisation de s'exprimer. Son ambition est de garantir que la mémoire de son époux ne soit pas instrumentalisée à des fins de politique intérieure. C'est pour cela qu'elle s'oppose officiellement à ce qu'Angela Merkel prenne la parole.
Une rupture entre Helmut Kohl et Angela Merkel avait durablement fâché les deux responsables politiques. Si le premier avait confié à la seconde ses premiers postes d'importance, le scandale des caisses noires de l'Union chrétienne démocrate (CDU), leur parti, avait conduit Angela Merkel à couper les ponts avec son mentor... qui ne lui avait jamais réellement pardonné.
Pour compliquer les choses, Maike Kohl-Richter aurait en revanche expressément souhaité que le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, puisse s'exprimer. En effet, il s'agit de l'une des dernières personnalités internationales avec lesquelles Helmut Kohl s'était entretenu, peu avant sa mort. Seul problème : Viktor Orban est opposé à l'accueil des réfugiés, défend une politique identitaire et sceptique vis à vis de l'Union européenne. Face à l'insistance du gouvernement allemand, Maike Kohl-Richter aurait finalement renoncé à ce projet.
Prévu le 1er juillet à Strasbourg, l'hommage, auquel ont notamment été conviés Emmanuel Macron et Bill Clinton, doit être l'occasion de célébrer la mémoire de celui qui fut un des grands symboles de la réunification allemande, de la construction européenne, mais également de la réconciliation franco-allemande. En 1984, il avait notamment tenu la main du président de la République française François Mitterrand devant l'ossuaire de Douaumont dans la Meuse où sont inhumés les restes de 130 000 soldats inconnus français et allemands mêmés. Ce geste immortalisé par les photographes entrera dans l'histoire comme symbole de la réconciliation entre la France et l'Allemagne. Le cercueil de l'ancien Chancelier sera enveloppé dans un drapeau européen.