En France, la droite appelle au Grexit, la gauche au compromis

En France, la droite appelle au Grexit, la gauche au compromis© Christian Hartmann Source: Reuters
Les Grecs ont choisi le "non" à hauteur de 61%, lors du référendum du dimanche 5 juillet.
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Le monde avait les yeux tournés vers la Grèce, dimanche 5 juillet, alors que le dernier programme d'aide des créanciers étaient soumis à référendum. Les réactions sont multiples et variées, lundi 6 juillet.

En disant «non» au plan d'aide de la troïka, la Grèce a jeté un caillou dans le mare de la zone euro. Conséquences : des réactions vives, émanant de la plupart des instances politiques, un effet quasi-immédiat sur les marchés financiers et des décisions d'urgence prises pas les protagonistes de l'Eurogroupe.

En savoir plus : Le choix est fait, plus de marche arrière possible : la Grèce dit «non» à l’austérité

Les mots des politiciens

Les représentants de la classe politique se sont largement exprimés, après les résultats du référendum. Des réactions mitigées, qui soulignent les divergences autour de la légitimité du vote, de celle des résultats, et de la direction à suivre.

Du côté des Républicains (ex-UMP), la ligne commune est claire : la Grèce est mise au ban de l'Europe. Pour certains, c'est la sortie du pays de la zone euro qui doit ponctuer le «non» hellène.

C'est le cas du candidat à la primaire Alain Juppé qui a annoncé sur son blog que «le Grèce n'est plus en mesure aujourd'hui d'assumer les disciplines de la zone euro. […] Nous devons chercher à organiser sa sortie, sans drame».

Des propos appuyés par le maire de Nice, Christian Estrosi, pour qui «Le "non" grec a pour conséquence une sortie de la zone euro. François Hollande ne doit pas se coucher devant Alexis Tsipras».

L'ancien ministre du Budget Eric Woerth tiens un discours plus modéré, même si une mise à l'écart de la Grèce en est le point majeur. «Il faut qu'il y ait beaucoup d'initiatives de la part de la zone euro, sans la Grèce, pour regarder quelles conséquences tirer», précise le Républicain, pour qui une sortie du pays de la monnaie unique est envisageable : «il faut à ce moment poser la question de savoir si on accompagne la Grèce vers sa sorti de l'euro, puisqu'elle l'a décidé».

A gauche, les réactions sont radicalement opposées.

Le ministre de l’Économie Emmanuel Macron a répondu au propos d'Alain Juppé avec véhémence : «à titre personnel, je ne partage pas du tout cet avis», déclare-t-il à propos de l'éventualité d'une sortie de la zone euro par la Grèce. «Il y a une responsabilité collective en terme de solidarité et de refinancement», a-t-il ajouté, estimant qu'il fallait «reprendre des discussions politiques [avec la Grèce] quelle que soit l'issue du référendum».

Une opinion partagée par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, qui a affirmé que «personne [parmi les] dirigeants responsables» ne souhaitait une sortie de la Grèce de la zone euro.

Dans le même sens, l'ancien député européen Daniel Cohn-Bendit lance un appel à la raison, suggérant la création d'une commission composée de médiateurs. «Cette commission devra, en huit jours, proposer un compromis, se mettre dans la tête des autres».

Des réactions plus optimistes se dévoilent aussi. Nombreux sont les politiques qui saluent la tenue du référendum et le choix du peuple grec.

Le député européen Jean-Luc Mélenchon a, le premier, félicité les grecs dans leur démarche, arguant que ce «non» constitue «la victoire d'une méthode et l'échec d'un projet sournois et calamiteux», et ajoutant : «il faut parler sérieusement du fait que les dettes souveraines en Europe ne sont pas remboursables».

Une vision partagée, de l'autre côté de l'hémicycle, par la présidente du Front National Marine Le Pen qui salue le vote grec sur twitter.

Sur la même ligne, le «frondeur» Jérôme Guedj, du parti socialiste, qui passe également par les réseaux sociaux pour féliciter le peuple hellène.

Un florilège des réactions qui révèle les divergences d'opinion, au sein de la classe politique française.

Le temps des décisions

Les premières réactions au «non» auront été des décisions. La plus notable : l'appel conjoint du président de la République François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel à la réouverture des négociations avec la Grèce. Les leaders des deux premières économies de la zone euro ont conjointement décidé de la tenue d'un sommet de l'Eurogroupe, dès mardi 7 juillet, afin de rouvrir les discussions autour de la dette grecque.

Une décision qui devrait satisfaire l'exécutif grec. Dès l'annonce des résultats du référendum, le Premier Ministre hellène avait appelé à la reprise des négociations avec les créanciers. Après avoir salué le «courage» du peuple hellène pour ce choix «historique», Alexis Tsipras a promis de revenir à la table des négociations. Il a annoncé qu'il rencontrerait les leaders des partis d'opposition grecs afin de leur faire part de sa stratégie. «Le mandat que vous m'avez donné ne demande pas une rupture avec l'Europe, il me donne plutôt une force dans la négociation», a-t-il affirmé.

Des réactions chiffrées

Au-delà des mots, ce sont les chiffres qui ont parlé. Le «non» grec a créé une instabilité importante sur les marchés financiers. Une secousse dans la finance, dont l'épicentre était Athènes, et qui s'est ressentie mondialement.

Les économies de la zone euro ont été tout particulièrement affectées, même si les résultats du référendum ont été accueillis avec une certaine sérénité. Ainsi, la bourse de Paris s'ouvrait sur une baisse de 1,22%, au matin du lundi 6 juillet, et celle de Francfort à 2,11%, par rapport à son niveau en clôture vendredi.

Hors zone euro, Londres enregistrait une baisse de 1,07%, l'indice FTSE cédant 100 points.

A l'autre bout du monde, la bourse de Shenzhen fermait à l'heure où les places financières d'Europe ouvrait. Une clôture qui dévoilait une baisse de 2,07% pour la bourse chinoise. La plus grosse baisse étant enregristrée par Hong kong, qui perdait 3,18%.

Aujourd'hui, c'est vers la Banque Centrale Européenne (BCE) que tous les regards sont tournés. L'institution doit annoncer, via la voix de son président, l'italien Mario Draghi, si les liquidités des banques grecques vont être renflouées en terme de liquidités. Une démarche plébiscitée par le pays, à commencer par son Premier ministre Alexis Tsipras, qui estime qu'elle est essentielle pour faire tourner la roue de l'économie grecque.

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