Brésil : des manifestants attaquent des bâtiments gouvernementaux, l'armée déployée
- Avec AFP
Le gouvernement brésilien a déployé l'armée face à 35 000 manifestants venus réclamer la démission du président Michel Temer, sur fond de scandale de corruption. Des activistes s'en sont pris à des bâtiments publics.
Le gouvernement brésilien a ordonné le 24 mai l'envoi de troupes à Brasilia pour protéger les bâtiments publics, alors qu'une manifestation massive contre le président Michel Temer dégénérait dans la capitale.
BRAZIL NOW: Protesters call for direct elections and are cruelly repressed at the federal district. #DiretasJá#DiretasPorDireitospic.twitter.com/vbgsr3iLJv
— Mídia NINJA (@MidiaNINJA) 24 mai 2017
Veja imagens impactantes do protesto contra Temer em Brasília 👉
— BuzzFeedNewsBR (@BuzzFeedNewsBR) 24 mai 2017
https://t.co/dUvAmwPwv1pic.twitter.com/CkqFQXdKfP
Guerra continua em Brasília #DiretasJapic.twitter.com/ubQP0TrKgH
— Bruno (@brunomar) 24 mai 2017
«Actuellement il y a des troupes fédérales au palais d'Itamaraty [siège du ministère des Affaires étrangères, ndlr] et d'autres troupes arrivent pour assurer la protection des bâtiments ministériels», a annoncé le ministre de la Défense, Raul Jungmann, lors d'une déclaration à la presse, citée par l'AFP.
Les manifestants ont occupé l’esplanade des Ministères entourée de bureaux du gouvernement. Ils auraient déclenché un incendie dans une salle du ministère de l'Agriculture et brisé des fenêtres d’autres bâtiments publics. Les ministères visés ont été évacués.
Les protestataires ont aussi érigé des barricades dans les rues en utilisant tables, chaises et canapés des ministères et auraient mis à sac le ministère de la Planification. Selon le journal brésilien Globo, la Cathédrale métropolitaine de Brasilia et le musée de la République ont aussi été endommagés.
Sem legitimidade e sem liderança, só resta a Temer a violência.
— Jornalistas Livres (@J_LIVRES) 24 mai 2017
Foto Tiago Macambira#DiretasPorDireitospic.twitter.com/iK9OhuM6zM
Les heurts ont éclaté au moment où la foule déferlait dans le centre de Brasilia, en direction du palais Planalto (le palais présidentiel) : la police a fait barrage en utilisant des grenades lacrymogènes, certains manifestants répliquant par des jets de pierres.
Ministry of Agriculture, Brasilia, 24/5/2017. pic.twitter.com/Gu5wqaCdez
— Brasil Wire (@BrasilWire) May 24, 2017
Army has been deployed at Presidential Palace in #Brasilia amid violent clashes between police and protesters. pic.twitter.com/pdQGs3Rshd
— Aldin Abazović 🇧🇦 (@CT_operative) 24 mai 2017
«Dehors Temer !», scandait le cortège de 35 000 personnes, d'après une évaluation des autorités locales, qui ont recensé 500 cars en provenance de tout le Brésil. «C'est la fin de ce gouvernement putschiste», affirme une manifestante, faisant allusion à la façon dont Michel Temer a accédé au pouvoir en 2016, en remplacement de la présidente de gauche Dilma Rousseff, destituée par le Parlement pour maquillage des comptes publics.
La police a arrêté quatre personnes, selon le quotidien brésilien Folha. Trois d’entre elles auraient été en possession de drogues et la dernière d'une arme blanche. Un manifestant aurait été blessé par balle, selon les organisateurs des manifestations, ce qui n'a pas été, pour l'heure, confirmé par les autorités.
La police brésilienne fait état de six officiers blessés dans ces affrontements. Selon des médecins, au moins 49 protestataires ont été blessés.
#Protesters#Mass in #Brasilia against Temer, austerity: https://t.co/s2cwR0JvkQ, https://t.co/8YwqYEjPBfpic.twitter.com/4d0ehGZtsF
— Brasil Notícias (@BrasilEsteHora) 24 mai 2017
Ces manifestations ont été convoquées notamment par plusieurs syndicats et le Parti des travailleurs (PT) de Dilma Rousseff. Les manifestants dénoncent notamment la cure d'austérité appliquée par Michel Temer et l'amendement qu'il a fait voter pour geler les dépenses publiques pendant 20 ans. Mais les appels à sa démission se multiplient surtout depuis la semaine dernière, quand a été rendu public un enregistrement dans lequel il paraît donner son accord au versement de pots-de-vin.
Rejetant fermement cette version, Michel Temer est toutefois menacé par un possible éclatement de sa coalition. Une enquête a été ordonnée par la Cour suprême et plusieurs motions ont été déposées pour tenter d'obtenir sa destitution.