Cyberattaque «sans précédent» : ce que l'on sait
- Avec AFP
Des ordinateurs ont été touchés dans au moins 150 pays depuis le 12 mai par une attaque informatique «sans précédent», affectant le fonctionnement de nombreuses entreprises et organisations, dont le constructeur automobile français Renault.
Que s'est-il passé ?
De la Russie à l'Espagne et du Mexique au Vietnam, des dizaines de milliers d'ordinateurs, surtout en Europe, ont été infectés depuis vendredi par un logiciel de rançon exploitant une faille dans les systèmes Windows, divulguée dans des documents piratés de l'agence de sécurité nationale américaine NSA.
Le logiciel malveillant, surnommé «Wannacry», verrouille les fichiers des utilisateurs et les force à payer une somme d'argent sous forme de monnaie virtuelle bitcoin, difficile à tracer, pour en recouvrer l'usage : on l'appelle le «rançongiciel».
Cyberattaque : un jeune chercheur en sécurité raconte comment il a freiné la propagation du ransomware «Wannacry»https://t.co/ByWNRPvwGmpic.twitter.com/Na2Pyu34rW
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Combien de pays touchés ?
Selon Europol, la cyberattaque a fait plus de 200 000 victimes, essentiellement des entreprises, dans au moins 150 pays. «Nous n'avions encore jamais rien vu de tel», a déclaré le directeur d'Europol, Rob Wainwright, à la chaîne britannique ITV. Il a dit craindre que ce chiffre continue à augmenter lorsque les gens allumeraient leur ordinateur à leur retour au travail lundi.
L'entreprise de sécurité informatique, Kaspersky Lab, a fait savoir que l'Europe et particulièrement la Russie avaient été touchées.
Parmi les principales cibles figurent les hôpitaux britanniques, l'entreprise de téléphonie espagnole Telefonica, le constructeur automobile français Renault, la société américaine de livraison de colis Fedex, le ministère russe de l'Intérieur ou la société des chemins de fer allemands Deutsche Bahn.
Renault touché par la vague de cyberattaques internationaleshttps://t.co/nhqkIRH6SSpic.twitter.com/1qXzhOn3Qo
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Comment l'attaque s'est-elle répandue ?
Selon des experts en informatique, le virus fonctionne avec des dizaines de langages, ce qui montre la volonté des pirates de s'en prendre à des réseaux dans le monde entier.
La société Kaspersky rappelle que le logiciel malveillant a été publié en avril par le groupe de pirates «Shadow Brokers», qui affirment avoir découvert la faille informatique dans des documents volés à la NSA.
Mikko Hypponen, chef de la société de sécurité informatique F-Secure, note que la Russie et l'Inde ont été particulièrement touchées parce que beaucoup de réseaux et ordinateurs dans ces deux pays tournent encore avec le logiciel Windows XP.
Après les cyberattaques, le G7 veut s'engager dans la lutte contre la menace informatiquehttps://t.co/525Bq8Ookepic.twitter.com/aX0N7QntmX
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Qui est derrière ces attaques ?
Pour le moment les pirates n'ont pas été identifiés. «Il est très difficile d'identifier et même de localiser les auteurs de l'attaque. Nous menons un combat compliqué face à des groupes de cybercriminalité de plus en plus sophistiqués qui ont recours à l'encryptage pour dissimuler leur activité. La menace est croissante», a souligné Rob Wainwright, le directeur d'Europol.
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Comment protéger son ordinateur ?
Initiative inhabituelle, Microsoft a décidé de réactiver une mise à jour de certaines versions de ses logiciels pour contrer ce type d'attaque. Le virus s'attaque notamment à la version Windows XP, dont Microsoft n'assure plus en principe le suivi technique. Le nouveau logiciel d'exploitation (OS) Windows 10 n'est pas visé par l'attaque, souligne Microsoft.
Kaspersky a dit vouloir développer un outil de décryptage dès que possible.
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Combien demandent les pirates ?
Les victimes se voient demander 300 dollars sous trois jours, sinon la rançon double. La somme n'est pas énorme mais étant donnée l'ampleur de l'attaque, la somme totale pourrait être importante.
Experts et autorités conseillent de ne pas payer, car il n'est pas sûr de pouvoir récupérer ses fichiers par la suite.
L'ancien hacker espagnol Chema Alonso, devenu responsable de la cybersécurité de Telefonica, a expliqué sur son blog que malgré «le bruit médiatique qu'il a produit, ce ransomware n'a pas eu beaucoup d'impact réel car on peut voir que sur le portefeuille bitcoin utilisé le nombre de transactions est faible».
Selon Symantec, 81 transactions avaient été enregistrées le 13 mai à la mi-journée pour une valeur totale de 28 600 dollars.
Le patron d'Europol a confirmé dimanche qu'il y avait eu «remarquablement peu de paiements jusque-là», sans donner de chiffres.