Ukraine : Amnesty International dénonce les arrestations pour port de symboles soviétiques

En Ukraine, les autorités ont interpellé des personnes qui défilaient lors des célébrations de la victoire contre le nazisme, en raison des symboles soviétiques qu'ils arboraient. Amnesty International a dénoncé des violations de la liberté.
«L’interdiction des symboles liés au parti communiste et au passé soviétique est une violation de la liberté d'expression, et l’arrestation des manifestants pacifiques est une limitation de la liberté de parole et de réunion», a fait savoir le site ukrainien d'Amnesty International, le 9 mai, après les interpellations qui ont suivi les marches célébrant la victoire des Alliés contre le nazisme.
#Ukraine : le défilé du Régiment immortel perturbé par des nationalistes à #Kiev, un policier blessé
— RT France (@RTenfrancais) 9 mai 2017
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L’ONG de défense des droits de l'homme a également exhorté les autorités ukrainiennes à libérer les manifestants arrêtés.
La réaction de l’Ukraine ne s’est pas fait attendre. Le vice-Premier ministre ukrainien, Viatcheslav Kirilenko, a critiqué la déclaration d’Amnesty international sur son compte de Twitter. «En Ukraine, les symboles nazis et communistes sont interdits. Les défenseurs des droits de l’homme ne le savent pas ?», s’est-il insurgé dans son post.
Злочини нацизму і комунізму однаково засуджені у Європі.В Україні заборонена символіка і нацистів,і комуністів."Правозахисники"не знають?2/2
— В'ячеслав Кириленко (@KyrylenkoVyach) 10 mai 2017
Le 9 mai, les Ukrainiens célébraient le 72e anniversaire de la Victoire des Alliés sur les nazis. Dans tout le pays, près de 600 000 personnes ont pris part aux cérémonies de commémoration qui ont été perturbées par des militants nationalistes.
La police ukrainienne a arrêté près de 50 personnes dans le cadre de ces marches, parce qu'elles portaient, pour la plupart, des symboles soviétiques comme le drapeau de la Victoire de l'armée rouge, référence à la prise de Berlin par les Soviétiques ou le ruban militaire (jaune et noir, dit de Saint-Georges.
En 2015, l'Ukraine avait adopté une loi de «décommunisation», mettant à égalité les symboles nazis et soviétiques, bannissant du même coup ces derniers.