Poutine et Erdogan d'accord sur la mise en place de «zones de désescalade» pour «pacifier» la Syrie
Au cours d'une conférence de presse commune donnée à Sotchi, le président russe et son homologue turc ont annoncé un projet commun afin de «pacifier» la Syrie : la création de «zones de désescalade» afin de renforcer le cessez-le-feu.
Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont donné une conférence de presse à l'issue de leur rencontre à Sotchi, le 3 mai, qui aura officiellement mis fin aux tensions entre les deux pays. Les relations entre les deux pays étaient tendues depuis qu'un chasseur de l'armée russe avait été abattu par l'armée turque en 2015, provoquant des mesures de rétorsion économique russes contre Ankara.
«Il y a quelques temps, nos relations bilatérales, ainsi que cela est connu, ont été mises à l'épreuve. Maintenant nous pouvons affirmer que le processus de restauration des liens russo-turcs est achevé. Nous revenons à un partenariat coopératif normal», a déclaré Vladimir Poutine.
'We can CHANGE our destiny' Putin meets Erdogan amid strained Turkish-Russian relations… https://t.co/NytW08RJyY
— RLS RUSSIAN NEWS (@RLSRUSSIANNEWS) 3 mai 2017
Les deux dirigeants se sont aussi mis d'accord sur le projet de mise en place de zones de «désescalade» pour «pacifier» la Syrie. «Notre position commune est que la création de zones de désescalade doit amener à une plus grande pacification et à un renforcement du régime de cessez-le-feu», a affirmé le président russe.
"If there is a de-escalation zone, then planes will not fly there on condition that no military activity emanates from these zones": Putin https://t.co/AsZLEjvMG0
— David Vujanovic (@DavidVujanovic) 3 mai 2017
«Si c'est une zone de désescalade, alors l'aviation n'y évoluera pas à condition qu'il n'y ait aucune activité militaire dans ces zones», a-t-il expliqué lors de la conférence de presse.
Après la rencontre des deux présidents, l'envoyé spécial du président russe en Syrie, Alexandre Lavrentiev, a déclaré aux journalistes qu'avec la mise en place de ces quatre zones, la Russie cherchait à promouvoir la paix en Syrie.
«Nous sommes persuadés que la création de zones de désescalade en Syrie pourrait aider à séparer l’opposition modérée des organisations terroristes, notamment Daesh et le Front al-Nosra, et à amoindrir la confrontation entre l’opposition syrienne et les forces gouvernementales», a-t-il expliqué.
Une nouvelle série de pourparlers sur la Syrie, parrainée par la Russie, l’Iran et la Turquie, doit avoir lieu les 3 et 4 mai à Astana, la capitale kazakhe. Les négociations précédentes avaient permis d'adopter un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu en Syrie, en place depuis janvier. Ce cessez-le-feu ne concerne pas Daesh, ni Fatah al-Cham (anciennement : Al-Nosra) et les autres groupes terroristes.
La Russie est engagée militairement auprès du gouvernement syrien depuis septembre 2015 (qui combat tout à la fois les djihadistes de l'EI et les rebelles), tandis que la Turquie participe activement à la coalition internationale contre l'Etat islamique menée par les Etats-Unis depuis l'été 2015.
Lire aussi : Moscou juge «inacceptables» les frappes turques contre les forces kurdes en Syrie