En Syrie, l'évacuation de quatre villes assiégées a commencé
Civils et combattants ont commencé à être évacués de quatre villes que se disputent les rebelles et les forces gouvernementales en vertu d'un accord qui serait parrainé par le Qatar, soutien des rebelles, et l'Iran, allié de Damas.
Présent à Al-Rashideen, une ville à l'est d'Alep tenue par l'opposition, un correspondant de l'AFP a fait état de l'arrivée de quatre-vingt bus en provenance de Foua et Kafraya, deux localités contrôlés par Damas et assiégées par des groupes rebelles dans la province d'Idlib (nord-ouest).
Les évacuations concernent également Madaya et Zabadani, des enclaves rebelles assiégées par les forces gouvernementales dans la province de Damas.
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— Thiqa Agency (@ThiqaAgencyEN) 13 avril 2017
Plus de 30 000 personnes sont censées être évacuées en vertu d'un accord conclu en mars et qui inclut un échange de prisonniers entre rebelles et forces gouvernementales. Selon l'AFP, l'accord aurait été initié par l'Iran, principal allié régional du gouvernement de Bachar el-Assad, et le Qatar, qui parraine l'opposition. Le texte prévoit également l'arrivée de convois d'aide humanitaire et une pause de neuf mois dans les combats autour des quatre villes concernées ainsi que dans les zones méridionales de Damas.
Entry of buses to evacuate Kafraya and al Fuah in Idlib: Entry of buses to evacuate Kafraya and al Fuah in Idlib https://t.co/4tou0lNdJHpic.twitter.com/9AjFis1DK4
— Social Brief Info (@etdbrief_ro_1) 13 avril 2017
Début avril, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a prévenu que toute évacuation de civils devait se faire «en toute sécurité, avec le consentement de la population et vers le lieu de leur choix». «Il est impératif que tous ceux qui sont déplacés par le biais de tels accords soient autorisés à retourner volontairement, dans la sécurité et dans la dignité, dans leurs foyers, dès que la situation le permettra», a en outre déclaré un porte-parole de l'ONU cité par la BBC.
L'application de l'accord avait été retardée en raison d'objections des deux camps et des tensions résultant d'une attaque chimique présumée dans une ville rebelle de Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, la semaine dernière. Des mouvements de protestation ont par ailleurs eu lieu dans les quartiers sud de Damas, tenus par les rebelles, les habitants refusant de quitter leurs foyers.
"The people reject any evacuation": Some residents of rebel-held south Damascus want out of Four Towns Agreement. https://t.co/4C2ssWg8EGpic.twitter.com/nm0HNTsfUI
— Syria Direct (@SyriaDirect) 13 avril 2017
L'ONU a décrit la situation dans les quatre villes comme «catastrophique», avec plus de 60 000 civils «piégés dans un cycle de violence et de privation quotidienne». De nombreuses personnes sont décédées en raison de la pénurie de nourriture ou de médicaments.
Foua et Kafraya, où la population est principalement chiite, ont été encerclées par des groupes de rebelles et de djihadistes sunnites liés à Al-Qaïda depuis mars 2015. Madaya et Zabadani, principalement sunnites, sont elles assiégées depuis juin 2015 par l'armée syrienne et les combattants du mouvement islamiste chiite libanais du Hezbollah.
Depuis le début du conflit syrien en 2011, plusieurs opérations d'évacuation ont été organisées par le gouvernement autour de bastions insurgés asphyxiés par un long siège.
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