Le gouvernement catalan demande une nouvelle fois à Madrid un référendum «à l'écossaise»
- Avec AFP
Le président régional de Catalogne et son numéro deux ont adressé à Madrid une lettre ouverte réclamant, encore une fois, un référendum légal sur l'indépendance de la région s'inspirant de l'exemple écossais.
«Tout semble indiquer que l'Ecosse et le Royaume-Uni vont à nouveau se mettre d'accord pour organiser un deuxième référendum sur l'indépendance», écrivent dans le quotidien El Pais le président régional de la Catalogne, Carles Puigdemont, et son numéro deux, Oriol Junqueras.
Ces deux dirigeants, oubliant de rappeler que le Premier ministre britannique Theresa May avait estimé que ce n'était «pas le moment», énumèrent ensuite une nouvelle fois leurs arguments en faveur de cette solution, réclamée depuis 2012.
«Ce ne sont pas les différences qui séparent, c'est l'absence d'accord pour chercher à les surmonter», soulignent-ils.
#Espagne : #ArturMas condamné pour avoir organisé illégalement une consultation sur l'indépendance de #Catalognehttps://t.co/MAgFkowqRPpic.twitter.com/mAXvkp8arC
— RT France (@RTenfrancais) 13 mars 2017
La Catalogne, riche région de 7,5 millions d'habitants du nord-est de l'Espagne, est en proie depuis le début de la décennie à une poussée de fièvre indépendantiste. Et son gouvernement promet même d'organiser en septembre 2017 un référendum sur l'indépendance, avec ou sans l'accord de Madrid.
Une partie des Catalans a très mal vécu l'annulation par la Cour constitutionnelle en 2010 d'un statut conférant de très larges compétences à leur région déjà autonome. Leur amertume s'est ensuite creusée avec la crise économique et la sensation d'être moins bien traités que les habitants d'autres régions. Les Catalans sont divisés sur l'indépendance, mais une large majorité souhaite cette consultation. Madrid refuse, affirmant qu'elle n'est pas prévue par la Constitution.
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«Nous l'avons proposé, ce référendum, à différentes reprises. Aujourd'hui, en dépit du rejet frontal du gouvernement espagnol, nous voulons insister à nouveau», écrivent Carles Puigdemont et Oriol Junqueras.
«Non seulement il y a une absence inquiétante de dialogue de la part du gouvernement mais on va dans le sens exactement inverse», dénoncent-ils, évoquant la multiplication des actions en justice ou encore les menaces de mesures exceptionnelles de la part de l'Etat contre toute tentative de référendum.