Le colis piégé envoyé au ministère des Finances allemand venait de Grèce
- Avec AFP
Le paquet contenant un «mélange explosif» découvert le 15 mars au ministère allemand des Finances a été expédié de Grèce, a annoncé ce 16 mars une source policière grecque.
Informé par les autorités allemandes, le ministre grec de l'Intérieur, Nikos Toskas, s'est saisi de l'affaire du colis piégé découvert au ministère des Finances à Berlin et qui aurait été envoyé de Grèce. Les autorités des deux pays coopèrent dans cette affaire, selon une source policière grecque.
La police berlinoise avait annoncé le 15 mars la découverte au ministère d'un paquet contenant un «mélange explosif [...] fréquemment utilisé dans la production de matériel pyrotechnique», et qui aurait pu causer des blessures «considérables». Selon des médias allemands, il était adressé au ministre des Finances Wolfgang Schäuble. Ce dernier est considéré en Grèce comme l'un des principaux responsables des cures d'austérité administrées au pays surendetté depuis 2010, cures qui l'ont fait plonger dans la récession.
Portant un cachet postal grec, le paquet mentionnait comme expéditeur, avec son adresse réelle, un cadre phare du principal parti d'opposition de droite, Nouvelle-Démocratie (ND), Adonis Georgiadis, a précisé la source policière grecque. Cet homme politique, issu de l'extrême droite et chef de file de l'aile populiste de la ND, est la bête noire de la gauche et de l'extrême gauche grecques. Il est en outre propriétaire d'une librairie régulièrement ciblée par des attaques imputées à la mouvance anarcho-autonome.
La police grecque enquête sur d'éventuels liens avec des actes similaires commis par la mouvance extrémiste grecque, selon la même source policière. Les autorités examinent également comment un paquet contenant des explosifs a pu quitter le pays.
En novembre 2010, un colis contenant un explosif et adressé depuis la Grèce à Angela Merkel avait été désamorcé dans un local extérieur à la chancellerie. Selon les autorités allemandes, cette action s'inscrivait dans une série d'envois de paquets piégés découverts quasi-simultanément à Berlin, Bologne ainsi que dans des ambassades à Athènes et à son aéroport.
Ces actions, qui avaient mis l'Europe en alerte mais n'avaient pas fait de mort, avaient été revendiquées par un groupe anarchiste extrémiste grec, la Conspiration des cellules de feu. Ce groupe, largement démantelé, a cosigné plusieurs actions avec les anarchistes italiens de la FAI (Fédération anarchiste informelle), également coutumière de l'envoi de colis piégés en Italie depuis les années 2000. Plus d'une dizaine de membres de ce groupuscule purgent de lourdes peines de prison en Grèce, mais des attentats sporadiques, sans victimes, continuent d'être revendiqués en Grèce au nom de cette organisation.