La destitution de la présidente sud-coréenne validée par la Justice
- Avec AFP
Après des mois de turbulences politiques, la plus haute instance judiciaire de Corée du Sud a entériné la destitution de la présidente Park Geun-Hye, poussée vers la sortie par un gigantesque scandale de corruption.
Le 10 mars, les juges de la Cour constitutionnelle de la Corée du Sud ont décidé à l'unanimité de destituer la présidente Park Geun-Hye suite à un vaste scandale de corruption. Une présidentielle anticipée doit donc être organisée sous 60 jours.
Cela donnera l'occasion à Séoul de tirer un trait sur un scandale qui l'occupe depuis des mois alors même que la Corée du Nord multiplie tirs de missiles et menaces, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale.
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Park Geun-Hye, 65 ans, fille du dictateur militaire Park Chung-Hee, était devenue en 2012 la première femme à présider le pays. Elle est désormais le premier chef d'Etat du pays à être limogé de la sorte. En quittant la Maison Bleue, elle perd son immunité, ce qui l'expose à d'éventuelles poursuites judiciaires.
«Les agissements de Park Geun-Hye ont porté gravement atteinte à l'esprit [...] de la démocratie et de l'Etat de droit», a déclaré le président de la Cour, Lee Jung-Mi.
Ce scandale à tiroirs est centré sur la confidente de l'ombre de Park Geun-Hye, Choi Soon-Sil, elle-même jugée pour avoir soutiré des millions de dollars à de grands groupes industriels.
Opposants comme partisans de Park Geun-Hye s'étaient rassemblés pour entendre le jugement de la Cour constitutionnelle.
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La Cour a estimé que Park Geun-Hye avait enfreint la loi en permettant à son amie de se mêler des affaires de l'Etat, et qu'elle avait contrevenu aux règles sur le travail des fonctionnaires.
«Les violations par Park Geun-Hye de la Constitution et des lois ont trahi la confiance du peuple. Le président doit user de son pouvoir conformément à la Constitution et aux lois, et les détails de son travail doivent être transparents, afin que le peuple puisse évaluer son travail», a également expliqué le président de la Cour constitutionnelle.
«Mais Park Geun-Hye a complètement dissimulé les ingérences de Choi Soon-Sil dans les affaires de l'Etat, les a démenties quand des soupçons ont émergé, et a même critiqué ceux qui avaient émis ces soupçons», a-t-elle poursuivi.
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La défense de Park Geun-Hye a exprimé ses «profonds regrets».
Mais pour Kwon Seong-Dong, député au premier rang de la fronde anti-Park, ce jugement confirme «la règle de droit qui veut que tous, y compris le président, soient égaux devant la justice».
Le propre parti de Park Geun-Hye, Liberté Corée, a présenté ses excuses, son président par intérim estimant qu'il avait «échoué à protéger la dignité et la fierté de la Corée du Sud».