Facebook durement critiqué pour ne pas avoir retiré des images qui sexualisent les enfants
Des journalistes de la BBC ont signalé à Facebook des images sexualisant des enfants sur sa plateforme. L'entreprise n'en a retiré que 20% et a même dénoncé à la police les journalistes qui lui avaient directement fait part de ce problème.
Une enquête de la BBC a mis à l'épreuve le système de modération de Facebook, démontrant son inefficacité pour retirer des contenus à tendance pédophile qui hantent sa plateforme. Les journalistes du média public britannique ont signalé une centaine de publications comprenant des pages pour les hommes attirés sexuellement par les enfants, des images d'enfants dans des poses très suggestives, ainsi qu'une image apparemment tirée d'une vidéo dans laquelle un enfant est abusé.
Seules 18 des 100 images signalées ont été retirées, parce que, selon la réponse automatisée du géant des réseaux sociaux, les 82 autres ne violaient pas les «normes communautaires» de l'entreprise. Y compris une capture d'écran sur laquelle on voit un enfant être abusé.
#Fakenews : les médias #mainstream français s'allient avec #Google et #Facebook pour cadrer l'info https://t.co/eJDXJ2rmCTpic.twitter.com/9qhJp8zEaA
— RT France (@RTenfrancais) 7 février 2017
Lorsque les journalistes ont contacté l'entreprise pour lui soumettre directement les images qui n'avaient pas été retirées et mettre ainsi en lumière le problème, Facebook a pris le parti de les dénoncer à la police, au motif que le partage de ces images était... illégal. Non sans ironie, la firme de Menlo Park avait accompagné sa dénonciation aux autorités du message suivant : «Il contrevient à la loi pour quiconque de distribuer des images sur l'exploitation des enfants.»
L'enquête montre en outre que cinq personnes condamnées pour pédophilie disposaient d'un compte Facebook, malgré l'interdiction dont sont frappés les délinquants sexuels en vertu du règlement interne du réseau social.
#Facebook accepte de confier le contrôle de ses contenus à des tiers pour s'attaquer au... «pire du pire» ? >>> https://t.co/n4G95ghgRupic.twitter.com/M2pLO4cLfB
— RT France (@RTenfrancais) 16 décembre 2016
Officiellement, la politique de Facebook en la matière est pourtant sans ambiguïté. Sur la page d'accueil du site, il est précisé que la nudité et les contenus sexuellement suggestifs ne sont pas permis sur la plateforme. L'entreprise encourage d'ailleurs ses utilisateurs a signaler ce type de contenus.
C'est en substance ce qu'a répondu l'un des responsables de l'entreprise au Royaume-Uni, Simon Milner, au journal britannique The Telegraph : «Nous avons soigneusement examiné le contenu qui nous a été signalé et avons désormais retiré tout ce qui était illégal ou en violation de nos standards.» Il a ajouté que le problème était pris très au sérieux et que l'entreprise était «une des meilleurs plateformes d'internet pour la protection des enfants».
Mais le monde politique s'est déjà emparé de ces révélations. Ainsi, le député conservateur britannique Damien Collins a fait part de ses «graves doutes» quant à l'efficacité de la politique de modération du réseau social. «Je trouve cela extrêmement perturbant, ce contenu est inacceptable», a-t-il réagi, se demandant comment les utilisateurs pouvaient se plaindre de manière efficace de ce type de contenu.
Anne Longfield, la Commissaire à l'enfance britannique a déclaré qu'elle était «très déçue» par ces révélations, ajoutant qu'elles posaient la question de savoir quels étaient les contenus que Facebook considèrait comme inappropriés et dangereux.