Maccarthysme 2.0 ? Le chef de la diplomatie russe met en garde contre une «chasse aux sorcières»

Maccarthysme 2.0 ? Le chef de la diplomatie russe met en garde contre une «chasse aux sorcières» Source: Reuters
Donald Trump en prise avec un Maccarthysme 2.0 ?
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Quelques mois après l’élection de Trump, les membres du gouvernement semblent tomber les uns après les autres pour avoir parlé avec des dignitaires russes. Pour Moscou, cette «chasse aux sorcières» marque la résurgence du maccarthysme aux Etats-Unis.

Les proches de Donald Trump sur le point de sombrer les uns après les autres ? Après Michael Flynn, ex-conseiller à la sécurité nationale, c'est au tour de Jeff Sessions, procureur général, de se trouver dans le collimateur des médias et des Démocrates. Leur point commun ? Avoir parlé à l'ambassadeur russe aux Etats-Unis, Sergey Kislyak. Et, pour la majorité de la presse outre-Atlantique, bien que la Russie et les Etats-Unis ne soient pas en guerre, cela semble relever de la collusion avec l'ennemi.

Une situation qui a le don de faire réagir Sergueï Lavrov. Le 3 mars, le chef de la diplomatie russe a assuré que son pays n’appliquerait pas le même régime de suspicions à l’homologue local de Sergey Kislyak. Cependant, il a jugé que la situation actuelle aux Etats-Unis avait des allures de Maccarthysme, du nom de Joseph McCarthy, sénateur du Wisconsin qui, au début des années 50, avait initié une lutte contre les agents communistes américains qui a pris une tournure de chasse aux sorcières.

La presse américaine à l'offensive

Qu’a donc fait Jeff Sessions ? Le procureur général des Etats-Unis se retrouve dans l’oeil du cyclone médiatique pour avoir entretenu des contacts avec Sergey Kislyak. Le tout depuis des informations publiées le 1er mars par le Washington Post rapportant que Jeff Sessions avait rencontré à deux reprises l'ambassadeur russe aux Etats-Unis en 2016. Plus précisément en juillet et septembre.

Ce dernier se défend de toute manoeuvre contraire à l’intérêt de son pays. Dans un communiqué, il a affirmé qu'il n'avait «jamais rencontré un responsable russe pour discuter de la campagne» présidentielle. «Je ne sais pas à quoi se réfèrent ces allégations. Elles sont fausses», a-t-il ajouté.

Si la Maison Blanche a confirmé les rencontres, elle a souligné qu'il n'avait rien fait de mal, estimant que les révélations du Washington Post étaient une nouvelle «attaque» des démocrates contre l'administration Trump.

Car c’est bien les hypothétiques liens qu'entretiendrait le 45ème président des Etats-Unis et certains de ses proches avec la Russie qui sont au coeur des spéculations.

Donnée importante, celui qui est aujourd’hui procureur général est un ancien sénateur qui avait conseillé Donald Trump sur la politique étrangère et d'autres questions lors de sa campagne.

Or, les connexions présumés entre Donald Trump et le Kremlin étaient l’un des angles d’attaque favori des Démocrates durant la course à la Maison Blanche. Quand on sait que l’extrême majorité des médias américains ont soutenu la candidature d’Hillary Clinton, il n’est pas étonnant que ce climat «maccarthyste» ne touchent que des proches du président des Etats-Unis. Il semble que l’investiture de Donald Trump n’aient pas calmé les soupçons. Bien au contraire.

Le 1er mars, des élus démocrates ont réclamé que le Congrès nomme un enquêteur spécial indépendant pour faire la lumière sur une éventuelle ingérence de la Russie dans la campagne électorale de 2016.

Des médias américains dont le New York Times ont affirmé, sans en apporter de preuves, que des responsables de la campagne de Donald Trump avaient eu des contacts avec des huiles du renseignement russe avant l'élection du 8 novembre. Pourtant, c’est ce même New-York Times qui affirmait fin 2016, citant ses propres sources, que le FBI n’avait pas été en mesure de trouver des liens entre le président américain ou ses conseillers de campagne avec la Russie.

Sans parler du fait que les accusations qui ont rendu la Russie responsable du piratage des courriels de John Podesta, directeur de campagne d’Hillary Clinton, n’ont jamais été suivies de preuves.

Deux conceptions du travail d’ambassadeur

Concernant Michael Flynn, il semble que le simple fait d’avoir évoqué avec l'ambassadeur russe les sanctions contre son pays ou une amélioration des relations entre les deux nations ait conduit à sa chute.

Des écoutes menées par les agences de renseignement américaines ont révélé les discussions. Le 26 janvier, la ministre de la Justice par intérim Sally Yates a transmis un rapport confidentiel au directeur juridique de Donald Trump, où elle met en garde contre un risque de chantage par Moscou du conseiller.

Si le locataire de la Maison Blanche ne prend pas immédiatement de mesures, les révélations du Washington Post et du New York Times rapportant les conversations poussent Michael Flynn à démissionner le 13 février.

De la à dire que le climat qui règne dans les hautes sphères de Washington peut briser une carrière à la simple évocation de questions diplomatiques americano-russes, il n’y a qu’un pas.

Du côté de Moscou l’approche semble différente. «Les relations se maintiennent sous la forme de réunions, de discussions, de contacts avec les hauts fonctionnaires [de l'administration actuelle] et avec les politiciens, les personnalités publiques, les organisations non gouvernementales. Cette pratique n'a jamais été contestée», a déclaré Sergueï Lavrov.

Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, s’étonne que l’on reproche à Jeff Sessions et Michael Flynn d’avoir entretenu des relations avec l’ambassadeur russe aux Etats-Unis : «Plus un tel ambassadeur tient de telles réunions, plus il est efficace. Et cela s'applique à chaque ambassadeur», a-t-il souligné ajoutant que John Tefft, son homologue en Russie «a beaucoup de contacts avec les députés russes et c'est tout à fait normal».

Le mot de la fin à Sergueï Lavrov : «Je ne peux me référer à une citation répandue dans les médias d'aujourd'hui. Tout cela ressemble beaucoup à une chasse aux sorcières ou aux jours du maccarthysme, que nous avions longtemps pensé finis aux États-Unis, un pays civilisé.»

Un leader politique a également qualifié «l’affaire Sessions» de chasse aux sorcières. Il s’agit de… Donald Trump.

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