Né en 1937 à Oujda au Maroc, le président algérien Abdelaziz Bouteflika fête le 2 mars ses 80 ans. Et ce nouvel anniversaire ne va pas faire baisser le niveau d'inquiétudes concernant son état de santé, qui éclipse désormais totalement son action politique.
Il faut dire que le président algérien n’a prononcé aucun discours en public depuis 2013, et, victime d'un accident vasculaire cérébral en 2014, n’a pas non plus fait campagne lors de sa réélection pour un quatrième mandat. Ses apparitions télévisées, aujourd'hui rarissimes, n'interviennent plus que lorsqu’il reçoit la visite de dignitaires étrangers et ne sont pas exemptes de couacs.
L’annulation à la dernière minute de la visite d’Angela Merkel, le 20 février, pour cause de «bronchite aiguë» du président n’est que le dernier épisode d’une série qui commence à s’allonger.
En novembre 2016, son séjour à l'hôpital de Grenoble, officiellement pour passer des contrôles médicaux, faisait déjà l'objet de nombreuses spéculations sur une dégradation éventuelle de son état de santé.
Fin janvier, le député français Jean Glavany, de retour d'une mission diplomatique de 6 mois au Maghreb, avait provoqué un véritable tollé de l’autre côté de la Méditerranée en déclarant publiquement qu'Abdelaziz Bouteflika était «âgé et malade».
Ce n'était pourtant pas le premier homme politique français à s'épancher sur la santé du dirigeant algérien. Dans un livre publié en mai dernier, l'ancien président de l'Assemblée nationale, Jean Louis Debré, écrit qu’Abdelaziz Bouteflika est «épuisé après moins d’une heure» et s'interroge sur sa capacité à diriger le pays. Il se demande même si le chef de l’Etat algérien n’est pas le «paravent» des clans au pouvoir.
Avant cela, Manuel Valls avait frôlé l'incident diplomatique. Alors Premier Ministre, il avait posté sur les réseaux sociaux un cliché sur lequel on pouvait apercevoir le président algérien l'air exténué et le regard dans le vague.
Le 27 février, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbès, a expliqué qu'Abdelaziz Bouteflika allait bien et poursuivait normalement ses activités. En novembre dernier, il n'excluait pas que celui-ci se représente pour un cinquième mandat.
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